Autocars de tourisme et évolution des pratiques touristiques depuis 2001 - Éléments d’analyse

Autocars de tourisme et évolution des pratiques touristiques depuis 2001
L’Ile-de-France, avec 67 millions de nuitées dans ses établissements hôteliers en 2013, demeure la première destination touristique française. La région capte la moitié des arrivées et des nuitées étrangères enregistrées en France (respectivement, 46 % et 53 %). Elle dispose d’environ 1/4 de l’offre hôtelière nationale, de près de 40 % l’offre haut de gamme et concentre 1/3 des emplois nationaux de la filière touristique.
Ces éléments et tendances favorables masquent toutefois de profonds bouleversements dans la pratique touristique. Les usages se modifient en lien avec le changement de centre de gravité des zones d’émission touristique. Les classes aisées des économies émergentes progressent fortement parmi les touristes arrivant en région, et favorisent de nouveaux comportements touristiques : parmi ces touristes de fraîche date, ceux qui se déplacent en autocars sont assez peu attachés à un hébergement en coeur d’agglomération et la grande couronne remplit désormais les conditions d’accueil des groupes et de leur autocar. Pour ces nouveaux venus sur la scène touristique, le shopping est devenu un incontournable, générant des flux intenses dans certains secteurs commerciaux. Pour autant, les visites rituelles des grands musées ne sont pas sacrifiées par ces nouveaux touristes, renforcées en cela par la résistance des touristes en provenance de la "vieille Europe" ou encore des États-Unis. Avec eux perdurent les schémas académiques de la pratique touristique.
Plusieurs mouvements d’ampleur marquent les 10 ans qui séparent les deux vagues d’enquête :
  • l’augmentation de la part des autocars étrangers, passés de 49 % en 2001 à 60 % en 2013-2014, au détriment des immatriculations franciliennes. La proportion d’autocars immatriculés en province reste stable ;
  • la forte hausse, parmi les groupes transportés, des provenances asiatiques : 21 % des groupes en 2001, 50 % en 2013-2014, contrebalancée par une diminution des provenances européennes ;
  • un glissement du centre de gravité de l’hébergement des groupes, du centre de la métropole vers ses franges : la grande couronne accueille 38 % des groupes (10 % en 2001), Paris 33 % (64 % en 2001) ;
  • une élévation des segments haut de gamme dans les choix hôteliers des groupes : les 4 étoiles et plus composent désormais 45 % des options retenues (19 % en 2001). Ce choix, opéré essentiellement par les clientèles japonaises et américaines, favorise les séjours hôteliers dans Paris intra-muros (qui accueille 60 % de la capacité hôtelière régionale sur ce segment) ;
  • l’intensification du rythme des visites (3,7 par jour contre 2,9 en 2001) et la montée en fréquentation du Musée du Louvre, de l’Arc de Triomphe, du Domaine de Versailles. N’apparaissant pas dans les circuits déclarés lors de l’enquête 2001, la tour Montparnasse fait une entrée remarquée dans le Top 14 des sites accueillant le plus d’autocars au cours des journées d’enquêtes. En revanche, les arrêts programmés à la Tour Eiffel, à Notre-Dame-de-Paris, à Montmartre, sont en recul très net entre 2001 et 2013-2014 ;
  • la composante « shopping » est désormais fermement intégrée dans les circuits des groupes. Particulièrement prisée des clientèles asiatiques, cette pratique augmente à mesure que leur fréquentation touristique de la destination s’élève. Les grands magasins bénéficient particulièrement de cet afflux.

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