Le niveau de revenus des Parisiens est élevé en moyenne. En
effet, la capitale, où résident 4 % des actifs recensés en France en 2006,
accueille près de 12% des cadres. Cette surreprésentation n’a pas d’équivalent
dans les grandes villes françaises, ce qui explique en grande partie le haut
niveau des revenus moyens à Paris.
D’après les données de
Les écarts de revenus entre la capitale et les niveaux
régional et national s’observent quelle que soit la composition des foyers
fiscaux. Les personnes vivant seules, les couples sans enfants, les couples
avec enfants et les foyers monoparentaux déclarent un revenu moyen nettement
plus élevé (à profil comparable) à Paris qu’en Ile-de-France et qu’en France.
Le revenu déclaré moyen des foyers fiscaux avec enfants
parisiens est de 62 800 euros en 2006, contre 44 300 euros en Ile-de-France, et
34 600 euros en France.
La moitié des foyers fiscaux avec enfants ont déclaré plus
de 31 200 euros à Paris en 2006. Ce « revenu médian » sépare la population en
deux groupes d’effectif égal : ceux qui déclarent moins, ceux qui déclarent
plus. Le revenu médian est moins sensible aux extrêmes que le revenu moyen.
Cela explique qu’il soit moins élevé.
Le revenu annuel médian déclaré par les foyers fiscaux
parisiens avec enfants a augmenté de 7 % en deux ans, passant de 29 200 euros à
31 200 euros en 2006. Cette tendance n’est pas spécifique aux familles, elle
concerne aussi les personnes seules (+ 7 %) et les couples sans enfants (+ 9%).
Cette augmentation du revenu médian déclaré par les foyers
fiscaux ne se traduit pas par un accroissement des inégalités. Le rapport
interquartile ne s’est pas modifié de 2004 à 2006, ceci quel que soit le profil
: couples ou foyers monoparentaux. Il reste néanmoins élevé à Paris par rapport
à d’autres territoires. Les arrondissements où l’on observe les plus fortes
disparités sont les 2e et 17e arrondissements, tandis que
dans les 5e, 13e, 19e, et 20e les
écarts de revenus sont moins marqués.
La dispersion des revenus déclarés est très large dans
Ces disparités ont une traduction géographique. Quatre
arrondissements parisiens (6e, 7e, 8e et 16e)
se détachent en terme de revenu médian des familles
(plus de 60 000 euros). Parallèlement, les 18e et 19e
arrondissements affichent les revenus médians les plus bas (moins de 20 000
euros). Le revenu médian déclaré par les familles du 7e est le plus
élevé (77 700 euros en 2006). Il est quatre fois supérieur au plus faible,
enregistré dans le 18e (19 200 euros).
Le profil social des familles apparaît assez homogène dans
certains arrondissements, hétérogène dans d’autres. Les arrondissements dans
lesquels les dispersions de revenus entre les foyers fiscaux avec enfants sont
les plus fortes sont les 2e et 17e : le quart des
familles les plus aisées déclarent plus de cinq fois plus que le quart des
familles les plus modestes. En revanche, les écarts de revenus entre les foyers
fiscaux sont moins forts dans le 13e, 19e et le 20e
où la population est dans l’ensemble plutôt modeste, et dans le 5e où la
population déclare des revenus globalement élevés.
L’hétérogénéité sociale des familles parisiennes se lit
aussi dans la structure de leurs revenus. Au niveau parisien, la structure des
revenus des foyers fiscaux avec enfants se distingue de celle des autres foyers
fiscaux par la forte part des salaires (67%), et des « autres
revenus » (30%).
La forte part des bénéfices des indépendants et surtout des
revenus fonciers ou patrimoniaux va de pair avec un haut niveau de revenu. Très
forte dans les arrondissements de l’ouest, équivalente à plus de 40 % des
revenus dans les 4e, 6e, 7e 8e et
16e, elle atteint un minimum dans l’est parisien. Au total, ces
ressources représentent 30% des revenus déclarés des familles à Paris.
On a vu que les écarts de revenus étaient forts selon les
arrondissements de résidence. Y a-t-il par ailleurs des configurations
familiales plus ou moins favorables sur le plan des revenus ?
Les familles de deux enfants globalement plus aisées
D’après les données du fichier des impôts, les foyers
fiscaux avec enfants déclarant les revenus les plus élevés sont les familles de
deux enfants, qu’elles soient composées d’un ou des deux parents. Les revenus
médians des familles (monoparentales ou en couples) d’un, de trois ou de quatre
enfants ou plus sont en revanche plus faibles.
De très fortes disparités entre les familles nombreuses de
la capitale
La répartition des revenus médians par arrondissement met en
évidence de grandes disparités entre le centre/ouest et l’est de Paris (10e,
12e, 13e, 18e, 19e, 20e).
Le revenu médian des foyers monoparentaux avec un enfant des 6e et 8e
arrondissements (environ 40 000€) est deux fois supérieur à celui des foyers
monoparentaux avec un enfant résidant dans le 18e, 19e et
20e.
Les écarts sont encore plus significatifs pour les familles
nombreuses en couples : le revenu médian des couples avec 4 enfants est
supérieur à 100 000€ dans les 6e, 7e, 8e, et
16e arrondissements alors qu’il tourne autour de 15 000€ pour le
même type de foyers dans les 2e, 10e, 11e, 18e,
19e, 20e.
Les familles sont fortement positionnées aux deux extrémités
de l’éventail social. A une extrémité, une partie des familles de grande
taille, majoritairement logées dans les arrondissements du nord-est parisien,
souvent d’origine étrangère, vivent dans
Les écarts de revenus entre les familles parisiennes
apparaissent également au travers de la part des familles non imposées.
Globalement, la proportion des foyers fiscaux non
imposés est nettement inférieure à Paris (38,5%, soit 552 749 foyers fiscaux),
qui concentre une population à hauts revenus, qu’au niveau national (54,4%).
Mais les proportions varient fortement selon les
types de foyers et selon les arrondissements. Les foyers fiscaux avec enfants
(familles) sont plus souvent non imposés (43,5%) que l’ensemble des foyers
fiscaux (38,8%). Près de la moitié (48,6%) des foyers monoparentaux sont non
imposés, au lieu de 42,4% des couples avec enfants.
En tendance, on observe une baisse de la part des
foyers non imposés particulièrement marquée pour les foyers monoparentaux (-3
points) alors qu’elle reste modérée pour les autres types de foyers. Paris
partage cette évolution avec l’Ile-de-France et
Par ailleurs, les familles nombreuses
sont non imposées dans une très large majorité des cas : 88% des foyers monoparentaux
de quatre enfants ou plus sont concernés, ainsi que 77% des couples avec
enfants.
On observe également d’importantes disparités selon les
arrondissements de résidence. Globalement, l’est parisien (18e, 19e, 20e)
concentre une plus grande part de familles non imposées (supérieure à 58%). Les
écarts sont encore plus importants pour les couples avec enfants. La part des
couples avec enfants non imposés résidant dans les arrondissements du centre et
de l’ouest de Paris (environ 20%) est trois fois moins élevée que celle des
foyers résidant dans les arrondissements de l’est (taux de foyers non imposés
d’environ 60%).