Paris végétale

Paris végétale © Apur - image proche infrarouge, MNE, MNT - Aérodata 2015

Si Paris s’est construit sur des terres agricoles et forestières, intégrant très tôt à son tissu urbain un réseau dense de parcelles maraîchères, qui ne disparaîtront qu’à partir de 1900, la place de la nature publique est plus récente. Jusqu’au XVIIIe siècle, les jardins et les bois sont privés. Le premier jardin public parisien ouvre ses portes en 1848 ; c’est l’actuel square Jean XXIII, situé à l’arrière de Notre-Dame.

Le réseau des promenades, initié sous Henri IV (1553-1610) avec l’installation des premiers mails et cours plantés, sera renforcé progressivement et, dès 1833, Rambuteau puis Haussmann, en lien avec les théories hygiénistes, généraliseront la présence des arbres d’alignements. On reconnaît alors aux alignements un rôle technique de stabilisation et d’assainissement de la chaussée, ainsi que des qualités esthétiques et climatiques. L’urbanisme moderne souligne, dans les années 30, l’importance de la nature dans la vie quotidienne, accompagnant le changement de société initiée par l’apparition des congés payés en 1936 et l’invention de la pratique des loisirs pour tous. Les jardins deviennent « espaces verts » et accueillent les loisirs quotidiens.
Au-delà de son rôle nourricier et d’agrément, la nature dans la capitale a toujours eu un rôle essentiel de santé publique.

Aujourd’hui, près de 31 % du territoire parisien sont végétalisés.
La part la plus visible de cette végétation est constituée de plus de 730 parcs et jardins publics, qui représentent environ 520 ha, auxquels s’ajoutent les 1 840 ha des bois de Boulogne et de Vincennes et les 113 ha des cimetières paysagers parisiens. Ces espaces verts, très sollicités par les parisiens, sont complétés par 30 km de berges de Seine, et 650 km de voies plantées de plus de 106 000 arbres.

S’ajoutent également à ces espaces de nature accessibles, 600 ha de jardins privés, 44 ha de talus qui bordent le Boulevard périphérique, mais aussi 31 ha d’agriculture urbaine et 5 ha de jardins partagés, ainsi que 50 ha de toitures et 30 ha de murs végétalisés.
Les parcs et jardins et les grandes compositions paysagères, largement issus des travaux d’Haussmann et d’Alphand, créés pour embellir et assainir Paris sous le Second Empire, forment un patrimoine préservé et enrichi à l’occasion de projets urbains comme les parcs de la Villette, André Citroën, Bercy, Martin Luther King, jardin d’Éole…

Cette nature, sous ses différentes formes, participe du paysage parisien et rend un ensemble de services essentiels à la qualité de vie, en participant au rafraîchissement climatique, à la gestion des eaux pluviales, à la fixation des particules fines et au maintien de la biodiversité.
En 2020 la nature à Paris est à la fois alimentaire, environnementale, de plaisir et de beauté. Elle est un équipement public du XXIe siècle.

Avec les enjeux climatiques, la nécessité de préserver la biodiversité et les besoins de nature des citadins, le renforcement de la place de la nature en ville est un enjeu essentiel pour faire de Paris une ville plus accueillante. Cela se traduit par des actions engagées en faveur de la végétalisation de l’espace public, des rues, des places – par la création, à l’horizon 2026, de 30 ha supplémentaires de parcs et jardins d’ores et déjà programmés dans des projets urbains avec l’ouverture du parc Chapelle Charbon, Bercy-Charenton, la transformation de l’Héliport – par l’accompagnement des initiatives citoyennes et la végétalisation participative.

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