La végétation dans les cœurs d’îlots et dans l’espace public est un enjeu majeur de la ville, pour répondre au besoin de fraîcheur, aux enjeux de biodiversité et au désir de nature des citadins. Pour mieux connaître la place de la nature en cœur d’îlot à Paris, l’Apur apporte un éclairage nouveau des cœurs d’îlots des parcelles des grands propriétaires institutionnels, indiquant leur plantation, leur protection réglementaire et la part parfois encore importante de surfaces libres non végétalisées.
Paris est couvert de végétation sur 31% de son territoire. Cette végétation est visible dans les 1 840 ha des bois, 700 ha de parcs et jardins ouverts au public et le long des 650 km de voies plantées. La végétation est également très présente dans les parcelles dont l’accès est plus restreint. Ce sont ainsi près de 200 ha de végétation identifiées dans les équipements (sportifs, culturels, d’enseignement, cultuels…) et plus de 400 ha dans les parcelles privées (logements, activités, bureaux).
Cet atlas documente la place de la nature dans les parcelles des grands propriétaires institutionnels que sont la Ville de Paris, les bailleurs sociaux, l’État, l’APHP, la SNCF, la RATP et les congrégations religieuses.
Pour chaque propriétaire, l’Apur a identifié la surface totale du patrimoine foncier, la surface non bâtie, la surface végétalisée et les surfaces d’ores et déjà inscrites au PLU de Paris en EVP (Espaces Verts Protégés), positionnés pour préserver les espaces végétalisés dans les cœurs d’îlots, ouverts ou non sur la rue, et en ELV (Espaces Libres à Végétaliser), majoritairement positionnés pour préserver les jardins et espaces ouverts en frontage sur la rue.
Il en ressort que de nombreuses parcelles sont déjà fortement végétalisées. Certaines d’entre-elles pourraient par exemple être davantage ouvertes au public, ou leur végétation pourrait être enrichie pour renforcer leur rôle écologique et améliorer encore la qualité du cadre de vie des habitants, usagers et riverains.
Il ressort également en creux, les parcelles les plus minérales, qui pourraient quant à elle être pour certaines davantage végétalisées pour réduire les effets d’îlots de chaleur, renforcer les continuités écologiques, favoriser l’infiltration et améliorer la qualité du cadre de vie, tout en conservant les fonctions qu’elles accueillent aujourd’hui.
À titre d’exemple, les emprises des équipements de petite enfance et d’enseignement sont non bâties sur 50% de leurs surfaces en moyenne, totalisant un foncier non bâti de 239,1 ha. Seuls 46% de ces surfaces libres sont aujourd’hui couvertes par de la végétation, et 9% seulement (21,5 ha) sont inscrits au PLU en espaces verts protégés, qui est la seule protection actuelle de la végétation des cœurs d’îlot dans les documents d’urbanisme. Les projets de cours Oasis sont une des réponses apportées par la Ville pour améliorer la qualité de ces espaces et leurs fonctions éducatives en renforçant la place de la végétation.
Le renforcement de la végétation est également porté par certains bailleurs sociaux lors de projets de rénovations.
Au total, les parcelles des grands propriétaires fonciers documentés représentent 2 776 ha ; elles sont non bâties sur 68% de leurs surfaces en moyenne, totalisant un foncier non bâti de 1 874 ha. Seul 39% de ces surfaces libres sont aujourd’hui couvertes par de la végétation, et 6% seulement (117 ha) sont inscrits au PLU en espaces verts protégés.
Documenter les cœurs d’îlots s’inscrit également dans le cadre des réflexions engagées autour du futur PLU bioclimatique.