L’Apur a conduit une étude des émissions de gaz à effet de serre liées au chauffage des résidences principales à Paris. La démarche repose sur une modélisation du parc de logement parisien (96 000 bâtiments) et établit un diagnostic complet de ses performances énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre induites par le chauffage. Un important travail de datation et d’analyse du bâti a été réalisé spécialement pour cette étude.
La consommation d’énergie des résidences principales parisiennes est de 247 kWh/m2/an dont 167 kWh/m2/an pour le chauffage. Ces chiffres, conformes aux moyennes nationales, recouvrent des écarts très importants selon le type de chauffage retenu par les habitants. Aujourd’hui, le mode le moins énergivore est l’électrique (<100 kWh/m2/an), les modes les moins économes sont le collectif gaz et le chauffage urbain (aux alentours de 250 kWh/m2/an).
Les raisons de ces écarts sont économiques et sociales.
En effet, en chauffage collectif (gaz, fioul ou chauffage urbain), les habitants ne sont pas facturés en fonction de leurs consommations. Les modes collectifs diluent donc très largement la responsabilité des consommateurs, dans la mesure où chacun ne peut réellement mesurer sur sa facture l’effet d’éventuelles économies d’énergie. Si l’on ajoute à cela les problèmes de régulation de température du collectif, il est courant d’observer des tempé-ratures de plus de 23 °C dans les appartements, obligeant les occupants à ouvrir les fenêtres pour réguler eux-mêmes la température de leurs logements.
À l’inverse, les modes individuels incitent aux économies d’énergies car le fait de payer exactement ce qu’on doit a un effet responsabilisant, en particulier si l’énergie est chère. C’est le cas du chauffage électrique.
Au total les émissions de carbone par habitant sont de 338 kg par an pour le chauffage à Paris.
Cette valeur, qui est conforme à la moyenne nationale, recouvre elle aussi des écarts très importants allant de 89 kg/hab dans le cas du chauffage électrique à 665 kg/hab pour le fioul.