Consommations réelles d'énergie des logements parisiens en 2023
Volet 2 : parc privé et opérations de rénovation

L’Atelier parisien d’urbanisme et l’Agence Parisienne du Climat présentent un bilan des consommations énergétiques réelles sur plus de 222 700 logements privés parisiens en 2023 et analysent l’évolution des consommations avant et après travaux de 46 copropriétés rénovées entre 2012 et 2021, correspondant à 3 819 logements.

Place de la Nation @ Christophe Jacquet - Mairie de Paris

Le bilan des consommations réelles d’énergie des logements du parc privé parisien en 2023 a été établi sur un panel représentatif de 222 700 logements rénovés ou non, soit 19% du parc total. Il fait ressortir comme principal facteur discriminant/explicatif du niveau de consommation l’énergie de chauffage, en lien avec les coûts de l’énergie, et le type d’installation de chauffage, individuel ou collectif.

Pour les logements du parc privé équipés d’un chauffage électrique, la consommation énergétique médiane des logements en énergie finale, calculée pour les 5 usages règlementaires de l’énergie (chauffage et refroidissement, eau chaude sanitaire, éclairage et auxiliaires) et corrigée des variations climatiques, est de 65 kWhef par m² et par an en 2023. Elle est de 113 kWhef pour les logements équipés d’un chauffage individuel au gaz. Elle atteint 182 kWhef par m² et par an dans les logements équipés d’un chauffage en gaz collectif et 148 kWhef par m² et par an dans les logements alimentés par le chauffage urbain.

Les logements du parc privé présentent un niveau de consommation énergétique réelle modéré : 97 kWhef par m² et par an en 2023. Ce niveau n’est pas le reflet de la performance thermique des bâtiments mais tient plutôt au poids du mode de chauffage individuel électrique (48% ont un mode de chauffage individuel électrique). En chauffage individuel, en particulier électrique, les faibles niveaux de consommation peuvent masquer des situations de non-recours au chauffage ou de précarité énergétique, notamment dans les immeubles anciens faubouriens.

L’étude présente également un retour d’expérience inédit sur les consommations avant-après travaux de 46 copropriétés rénovées à Paris entre 2012 et 2021.

Parmi les 150 copropriétés rénovées à Paris entre 2012 et 2021 connues par l’Agence Parisienne du Climat, les consommations avant-après travaux de 46 copropriétés correspondant à 3 819 logements ont pu être analysées en fonction de la nature des travaux réalisés et du niveau d’intervention. Il s’agit principalement de grosses copropriétés très énergivores, construites entre 1940 et 1980 et chauffées au gaz collectif. Les premiers résultats confirment que les consommations réelles baissent après travaux et ce, en proportion avec l’ampleur des programmes de rénovation.

Parmi les 20 copropriétés qui ont réalisé un bouquet de travaux (comprenant une intervention sur l’enveloppe et sur le système de chauffage) la baisse moyenne des consommations d’énergie atteint -24% (cette baisse atteint -30 % en ne prenant que l’année 2023 après travaux, en lien avec les efforts de sobriété conséquents à la hausse des coûts de l’énergie). Le niveau moyen de consommation énergétique après travaux est de 159 kWhef par m² et par an.

La baisse de la consommation est de -19% dans les 14 copropriétés du panel où des interventions importantes sur l’enveloppe du bâtiment ont été réalisées (-27 % en ne prenant que l’année 2023 après travaux). Le niveau moyen de consommation énergétique après travaux observé est de 177 kWhef par m² et par an avec une forte amplitude de niveaux de consommations, avant comme après travaux.

La baisse de consommation atteint -20% dans les 6 copropriétés du panel où des travaux sur les systèmes de chauffage ont été réalisés (-32 % en ne prenant que l’année 2023 pour les consommations après travaux). Cette forte baisse est à relativiser car le niveau moyen de consommation énergétique après travaux demeure élevé, atteignant 200 kWhef par m² et par an.

Enfin, la baisse de consommation est de -11% dans les 6 copropriétés du panel où des travaux moins importants sur l’enveloppe ont été réalisés (-14 % en ne prenant que l’année 2023 après travaux). Le niveau moyen de consommation énergétique après travaux reste très élevé avec 230 kWhef par m² et par an. 

Ces premiers résultats pourront être consolidés et approfondis à l’avenir avec davantage de projets de rénovation qui intégreront des profils plus diversifiés de copropriétés. Ce volet d’étude sur le parc résidentiel privé parisien complète avec une méthodologie comparable, le bilan des consommations énergétiques réelles des logements sociaux parisiens avant et après rénovation, établi par l’Apur et constitue une étape supplémentaire de la mise en place d’un suivi régulier des consommations énergétiques réelles des logements parisiens.

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  • Étude

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