Ne pas maîtriser le français, c'est l'assurance d'une intégration extrêmement difficile en matière d'emploi, de logement et de vie sociale. L'exclusion par la langue est en effet l'exclusion première qui amplifie toutes les autres et rend vains tous les efforts d'intégration. A Paris, des dizaines de milliers de migrants se heurtent ainsi à la barrière de la langue. Les plus exposés sont les 66 000 étrangers non communautaires n'ayant acquis aucun diplôme mais plus largement, 200 000 Parisiens sont « en difficultés face à l'écrit » selon l'enquête « information et vie quotidienne » 2004 de l'INSEE. Certes il existe une offre de formation importante et diversifiée destinée aux Parisiens qui maîtrisent mal le français. Environ 20 000 personnes ont bénéficié d'une formation linguistique en 2007. Mais cette offre est à la fois émiettée et déficitaire pour certains publics. Elle est de surcroit très difficile à appréhender en raison d'une multitude d'intervenants dont les initiatives s'entrecroisent. Si l'offre est opaque, la demande l'est encore plus car aucune information de synthèse ne renseigne sur les publics accueillis, ni à plus forte raison sur la demande non satisfaite. Dans ce contexte, la Ville de Paris envisage de réaliser une étude qui apportera une vision claire des publics accueillis et identifiera les besoins non satisfaits. Une telle étude exigeait une préparation méthodologique et un cahier des charges structuré. Le présent rapport remplit cette fonction. Il fournit des données de cadrage sur le dispositif parisien de la formation linguistique et contient des propositions de méthodes pour aider à la passation d'un marché d'étude.