Habiter plus, habiter mieux, quelques chiffres sur le parc de logements parisien

A l’occasion de l’inauguration de l’exposition « Habiter plus, habiter mieux », l’Apur vous propose quelques chiffres clés concernant le parc de logements parisiens, issus de travaux menés entre 2014 et aujourd’hui.

xposition "Habiter plus, habiter mieux"  © Pavillon de l'Arsenal - Sylvain Enguehard

Un parc de 1,36 millions de logements pour 2,22 millions d’habitants.

Il n’y a jamais eu un aussi grand nombre de logements à Paris : 1362 182 en 2014. 
Depuis 1954 le nombre de logements a progressé de 156 000 logements, alors que le nombre d’habitant a quant à lui diminué, passant de 2 850 000 à 2 220 000 entre 1954 et 2014. Cela s’explique par 2 tendances de fond : la diminution de la taille moyenne des ménages et la progression du confort, qui se traduit par des logements plus grands et moins souvent sur occupés.
La taille moyenne des ménages parisiens a fortement reculé. Elle est passée de 2,35 à 1,89 personnes par logement entre 1954 et 2014.
Dans le même temps la surface moyenne des logements a sensiblement progressé, passant de 50 m2 en 1973 à 59 m2 en 2013 et de 26 m2 moyen par personne fin des années 70 à 31 m2 de logement par personne en 2013.

Une forte progression du parc de logement social à Paris de 2001 à 2016

La part des logements sociaux au sein des résidences principales était de 13% en 2001. 90 886 logements sociaux financés entre 2001 et 2016 ( une moyenne de 5 680 logements par an) ont permis d’atteindre aujourd’hui une part de 19,9% de logements sociaux SRU au 1er janvier 2016 ; cette très importante augmentation rapproche Paris de l’objectif fixé par la loi SRU (atteindre 25% logements sociaux parmi les résidences principales en 2025). Ce sont plus de 470 000 personnes qui habitent dans un logement social à Paris.
Le parc social parisien est composé aujourd’hui de 230 285 logements sociaux SRU, mais pour autant la pression sur le parc social ne faiblit pas. Deux tiers des ménages parisiens sont éligibles au logement social, c’est-à-dire qu’ils ont des revenus qui les placent sous les plafonds d’accès au logement social de type PLS. En vertu des plafonds de ressources en vigueur, une personne seule qui gagne jusqu’à 2 506 € par mois peut accéder au logement social, de même qu’un couple avec deux enfants qui gagne jusqu’à 5 865€ par mois.
En 2016 236 350 ménages sont inscrits comme demandeurs d’un logement social à Paris, dont 133 755 ménages qui habitent aujourd’hui à Paris. Face à cette demande, ce sont environ 11 000 attributions qui ont été réalisées en 2016 (tous réservataires confondus).
Cette pression sur le parc social justifie l’objectif que s’est donné la ville de Paris de réserver en moyenne 60% de la surface de logements des ZAC et opérations d’aménagement au secteur social, comme cela a été le cas dans la récente ZAC des Batignolles, ou bien encore la règle du PLU qui veut que toute opération neuve de plus de 800m² doit comporter au moins 30% de logements sociaux, comme c’est le cas dans l’opération de la transformation de la Samaritaine ou du 17 boulevard Morland.

Evolution de la population à Paris (à périmètre constant) – 1831-2014

Evolution de la population à Paris (à périmètre constant) – 1831-2014

Evolution du nombre de logements à Paris – 1954-2014

Evolution du nombre de logements à Paris – 1954-2014

Evolution de la taille moyenne des ménages – 1954-2014

Evolution de la taille moyenne des ménages – 1954-2014

Evolution des logements sociaux SRU à Paris (en nb et % des résidences principales)

Evolution des logements sociaux SRU à Paris (en nb et % des résidences principales)

Nombre de demandeurs selon leur lieu de résidence - Evolution 1995-2016

Nombre de demandeurs selon leur lieu de résidence - Evolution 1995-2016

Environ 16% du parc de logements parisiens n’est pas occupé par des ménages toute l’année

De 1954 à 2014 le parc de logements a progressé de 156 000 unités mais les résidences principales ont diminué de 37 000 unités. Entre ces deux dates ce sont principalement les logements vacants (+100 000 unités) et les résidences secondaires (+92 000 unités) qui ont le plus progressé.
Les données du recensement de 2014 indiquent de 8 % des logements sont vacants (vacance liée aux déménagements et à la réalisation de travaux mais aussi logement laissé vides par leurs propriétaires). Si la vacance en 2017 est pratiquement stable par rapport à 2008 s’y ajoutent les résidences secondaires ou des logements occasionnels, représentant aussi 8% du parc de logements. Les logements qui sont consacrés à la location meublée touristique, de type « Airbnb » peuvent être recensés comme résidences secondaires ou comme logements vacants selon les cas. Toutefois, à Paris, ces dernières années, l’explosion de l’activité des plateformes de locations meublées touristiques se fait en grande partie au détriment des résidences principales et donc des ménages. En 2017 le seul site d’Airbnb proposait 65 000 annonces à Paris.

Les prix et la baisse de la mobilité

Le prix de vente des appartements anciens à Paris est de 9 040 € par m2 au 4e trimestre 2017 et le loyer moyen est de 24,5 € par m2 pour un logement loué au cours de l’année 2016.
Prix et loyers ont beaucoup augmenté depuis 2000, sans rapport avec l’augmentation des revenus qu’ont connu les ménages. Les prix de vente des appartements anciens ont ainsi augmenté de 160% entre 2000 et 2016 et les loyers dans le parc privé de 60%.

La construction à Paris

4 500 logements ont été autorisés à la construction en 2017.
Sachant que lorsque l’on construit 1 logement dans une ville aussi dense et constituée que Paris, on estime qu’on en démolit l’équivalent de 0,6.

Des potentiels pour la construction dans les années à venir

Selon une étude de l'Apur réalisée en 2015, pas moins de 12% des parcelles de la capitale pourraient faire l'objet d'une surélévation, soit 8 850 parcelles sur 75 400. Cela représente environ11 520 bâtiments susceptibles de croître de 1 à 2 niveaux voire dans quelques cas de 4/5 niveaux. Certains immeubles pourraient ainsi être dotés de deux logements supplémentaires, d'autres d'une dizaine. Au final, le potentiel serait d'environ 40 000 nouveaux appartements familiaux de 50 à 70 m2. Un atout pour une ville, densément bâtie depuis longtemps, mais désireuse d’augmenter son offre de logements tout en incitant à la rénovation de son bâti ancien pour le rendre moins énergivore et moins sensible aux îlots de chaleur urbains.

Un autre potentiel pour augmenter l’offre de logement réside dans les possibilités de transformer certains immeubles de bureaux obsolètes en logements. Paris dispose d’un parc bâti d’environ 120 millions m2, dont 77 millions m2 de surface de logement et 44 millions m2 de surface de bureaux et activités (dont équipements). Deux études successives de l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) en 2014 et 2016 ont permis d’estimer que le potentiel de transformation de bureaux en logements atteignait 2,7 millions de m2. Pour mémoire, la ville de Paris s’est fixée depuis 2014 l’objectif de transformer 200 000 m2 de bureaux obsolètes en logement chaque année.
Enfin, soulignons que les projets actuellement en cours ou à l’étude dans la Métropole du Grand Paris représentent 9 000 ha, soit 11% de la surface de la Métropole du Grand Paris, en projet (ZAC et opérations d’aménagement en cours ou programmées). Ce sont ainsi 14 000 logements qui sont programmés dans la cinquantaine de projets retenus dans l’appel à projet Inventons la métropole 1.

 

Evolution de la part des résidences principales, résidences secondaires et logements vacants dans le parc de logements parisien

Evolution de la part des résidences principales, résidences secondaires et logements vacants dans le parc de logements parisien

Evolution du nombre d'annonces Airbnb à Paris

Evolution du nombre d'annonces Airbnb à Paris