Les migrations résidentielles dans le coeur de l'agglomération parisienne

Les migrations résidentielles s'accentuent dans le centre de l'agglomération par

Quatre départements à la loupe

Une étude a été menée dans le cadre d’un partenariat avec les Conseils Généraux des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne et l’Insee Ile-de-France. Elle porte sur le territoire des 20 arrondissements parisiens et celui des 123 communes des départements de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine.

Le premier volet de l’étude constitue un cadrage général des migrations résidentielles dans le centre de l’agglomération et met en évidence une intensification de leur rythme au cours de la période 2002-2007.Le deuxième volet analyse plus précisément l’amplitude des migrations selon les communes, les caractéristiques des nouveaux arrivants et l’impact de leur arrivée sur la structure socioprofessionnelle des territoires.

La typologie du tissu urbain conditionne la mobilité résidentielle

Les logements disponibles dans le parc existant ont accueilli l’essentiel des nouveaux ménages dans les communes et arrondissements (92%), suite au départ des anciens occupants, à une période d’inoccupation ou de travaux. Le renouvellement de population dû aux migrations s’opère en grande partie dans les petits logements du parc locatif privé qui permettent une forte rotation des habitants. C’est donc à Paris et dans les communes limitrophes où ces logements sont nombreux qu’apparaissent les taux de mobilité les plus élevés, avec 30 à 40% des ménages installés depuis moins de cinq ans, quand en moyenne ce taux est de 28% à l’échelle des quatre départements.

Dans les communes plus excentrées dont la morphologie est marquée par l’importance des tissus pavillonnaires (Aulnay-sous-Bois, Marolles-en-Brie…) et/ou une forte présence de l’habitat social (Gennevilliers, La Courneuve, Vitry-sur-Seine…) les nouveaux arrivants ne représentent que 10% à 20% des ménages. Dans ces communes à dominante résidentielle et offrant un parc pavillonnaire accessible, les ménages plutôt familiaux s’inscrivent dans une installation durable, avec des taux de rotation limités.

Par ailleurs, la construction de logements est un levier pour accueillir de la population supplémentaire. Les logements neufs n’ont reçu globalement que 8% des ménages nouvellement arrivés dans les communes. Mais la construction de logements étant relativement concentrée, les communes bâtisseuses comme Saint-Denis, Courbevoie ou Alfortville ont bénéficié d’arrivées importantes de population nouvelle.

Ainsi en fonction de la typologie du tissu urbain et du dynamisme de la construction, les communes peuvent enregistrer un fort renouvellement de population ou bien au contraire conserver des populations installées dans la durée, ce qui amène des problématiques très différentes en termes de besoins d’équipements et de services à la population.

Un impact important sur la sociologie des territoires

Les profils sociaux des ménages entrants ne sont jamais le reflet fidèle de ceux de la population locale, même s’ils présentent le plus souvent des ressemblances. Les cadres et professions supérieures rejoignent de préférence des communes et arrondissements où cette catégorie socioprofessionnelle est déjà très présente, à l’ouest de l’agglomération. Les employés et ouvriers s’installent en priorité dans les communes offrant un parc pavillonnaire accessible et/ou une part importante de logements sociaux.

Les cadres sont la catégorie socioprofessionnelle la plus mobile. A l’échelle des quatre départements du centre de l’agglomération, il y a en moyenne une plus forte proportion de cadres parmi les ménages entrants que parmi les populations stables, d’où un impact des migrations qui, globalement, contribue à la gentrification du territoire.

A Paris et dans plusieurs communes des Hauts-de-Seine (Puteaux, Issy-les-Moulineaux…) les cadres et professions supérieures, déjà très présents localement, sont encore nettement plus représentés parmi les nouveaux arrivés. C’est le reflet à la fois d’une élévation de la qualification des emplois offerts et d’un effet amplificateur des prix immobiliers sur les choix résidentiels.

Les migrations ont aussi pour effet de renforcer la présence des cadres dans certaines   communes limitrophes où cette catégorie est encore assez peu représentée (Saint-Ouen, Saint-Denis, Montreuil, Ivry-sur-Seine, Gentilly…). C’est un effet de l’amélioration des territoires en matière d’aménagement urbain (qualité des espaces publics…) et de desserte en transports en commun, alors même qu’un fort différentiel de prix immobiliers se maintient avec Paris.

Inversement les migrations ne contribuent pas à accroître la proportion initiale de cadres dans des communes excentrées situées au Nord-Est de la Seine-Saint-Denis et dans certaines communes au sud-Est du Val-De-Marne, qui restent peu attractives pour les cadres malgré les efforts engagés localement en termes d’aménagement urbain et de développement économique.

La diversité de l’offre de logements, la qualité des aménagements urbains et de la desserte par les transports en commun apparaissent ainsi comme des leviers pour l’attractivité des territoires et le maintien d’une population diversifiée.

Le volet 1 de cette étude est également en ligne sur le site web de l'Insee Île-de-France.

Ressources

Documents à télécharger

  • Les migrations résidentielles s'accentuent dans le centre de l'agglomération parisienne (volet 1)

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  • Les migrations résidentielles s'accentuent dans le centre de l'agglomération parisienne (volet 1) - Annexe

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  • Les migrations résidentielles font évoluer la sociologie du centre de l'agglomération parisienne (volet 2)

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