Ces 20 dernières années, la présence des commerces de gros en rez-de-chaussée des rues parisiennes a largement reculé avec -2 600 établissements entre 2003 et 2023. Afin d’éviter de trop longues périodes de vacance commerciale, plusieurs politiques publiques ont accompagné ces transformations, et notamment les opérations Vital’Quartier 1 (2004-2015), Vital’Quartier 2 (2008-2022) et, depuis mai 2017, le Contrat de Revitalisation Commerciale et Artisanale (2017- 2029), mis en œuvre par la Semaest. Elles se traduisent aujourd'hui par le développement d'une plus plus grande diversité d'occupation et l’implantation de commerces de proximité.

Sous l’effet de la montée des prix immobiliers, des changements dans les pratiques de production et de distribution à l’échelle mondiale, les commerces de gros qui occupaient 3 500 locaux en rez-de-chaussée des rues parisiennes au début des années 2000 n’en occupent plus que 782 en 2023. Longtemps regroupés par secteur d'activité, le Sentier (2e) ou Sedaine-Popincourt (11e) pour l’habillement et le textile, Beaubourg-Temple (3e) pour la bijouterie, la maroquinerie et les chaussures, leur départ a libéré les rez-de-chaussée de ces quartiers.
À partir des données de l’enquête sur le commerce (BDCom) 2023 réalisée par l’Atelier parisien d’urbanisme en partenariat avec la Ville de Paris et la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Île-deFrance (CCI), cette étude propose un état des lieux des commerces de gros implantés à Paris en 2023, cartographie les quartiers dans lesquels ils sont le plus souvent présents, décrit les activités qui les remplacent et propose un retour d’expérience sur les leviers mobilisés par les acteurs publics pour accompagner ces transformations.
En lien avec l’attractivité touristique des quartiers dans lesquels les commerces de gros se situaient et la concentration d’emplois qui caractérisent ces quartiers centraux, les nouveaux commerces ont majoritairement été remplacés par des commerces de détail, répartis entre commerces de destination (62%) et commerces et services de proximité (17%), et des bars-cafés-restaurants (21%).