L’Apur a réalisé une datavisualisation compilant plus de 50 indicateurs et données illustrant la mobilité des habitants du Grand Paris. Cet outil s’accompagne d’interfaces graphiques permettant de visualiser les dynamiques et de comparer plusieurs communes ou territoires.
Data portrait et évolution dans les 131 communes et les 12 établissements territoriaux
À la suite de l’outil « Data portrait » mis en ligne en 2019 et complété en 2021, permettant de visualiser et comparer 70 indicateurs détaillant les thématiques Démographie-Société, Ménage-Famille, Logement-Habitat, Chômage-Insertion, Économie-Emploi et Cadre de vie, l’Apur publie en 2022 un outil de datavisualisation des données de mobilité des arrondissements, communes et territoires de la Métropole du Grand Paris. L’interface est accessible sur mobile, tablette et ordinateur.
Cet outil vise à faire un focus spécifique sur les données illustrant les habitudes de mobilité des habitants d’un territoire, d’une commune ou d’un arrondissement, mais également les opportunités qui leur sont offertes en termes d’offres de mobilités (évolution de l’équipement des ménages en véhicule, accès aux transports en commun actuel et à venir, offre cyclable) et d’accès aux pôles générateurs de déplacements comme l’emploi, les services et commerces.
Un volet spécifique analyse le parc de véhicules disponibles sur le territoire (sur la base des données ministérielles du service des données et études statistiques – SDES) et en particulier sa répartition par Crit’Air, afin d’appréhender le volume du parc potentiellement impacté par les différentes étapes de la mise en œuvre de la ZFE-m.
L’outil présente une partie « data portrait » proposant une visualisation des données, un outil interactif de création de radars et des infographies.
Un second volet permet de spatialiser les données de mobilité via des cartographies interactives.
Un troisième volet, publié en partenariat avec la DRIEAT, fait le lien avec l’outil MODUS qui permet de visualiser l’accessibilité depuis/vers un arrondissement, une commune, un territoire ; en mode routier, actif ou transport collectif ; en situation actuelle et à l’horizon 2030.
ONGLET « DATAPORTRAIT »
Données
Les données sur la mobilité s’articulent en 3 grandes thématiques :
- Les données de population et d’emplois détaillent le contexte socio-démographique du territoire et présentent des indicateurs issus de l’Insee sur la motorisation des ménages et le lieu de travail des actifs résidents ;
- Les données sur le cadre de vie mettent en avant les conditions d’accessibilité aux transports et aux commerces et illustrent le pourcentage de population exposée à la pollution ;
- Les données sur les véhicules détaillent le parc de véhicules domicilié sur le territoire selon le type (véhicule particulier, véhicule utilitaire léger, poids lourds, autobus et autocars) et le certificat qualité de l’air (Crit’Air).
Chaque indicateur est présenté en valeur absolue ainsi qu’en pourcentage, et s’accompagne de valeurs historiques permettant d’appréhender son évolution sur une période de cinq ans. Certains indicateurs sont représentés sous forme de graphique au sein du tableau lorsque des données historiques plus anciennes sont disponibles. Ces courbes peuvent être explorées plus finement en cliquant dessus. Une valeur comparative est proposée pour chaque entité géographique sélectionnée : le territoire d’appartenance pour les communes et la Métropole du Grand Paris pour les territoires.
L’outil permet de télécharger une fiche PDF présentant l’ensemble des données pour le territoire étudié et de retrouver les sources des données en cliquant sur l’option dédiée.
Radar et infographies
L’outil interactif de création de radars permet de mettre en parallèle différents indicateurs et de comparer le territoire étudié avec une autre commune, l’ensemble de la métropole ou encore l’EPT dans lequel il s’inscrit. Les données sont accessibles en survolant le radar.
La partie infographies propose la lecture de 8 graphiques illustrant les données. La plupart des indicateurs présentés sont accessibles en valeur absolue et en pourcentage. Les graphiques sont interactifs et permettent de cocher/décocher certains indicateurs pour personnaliser les analyses.
La fiche de la commune de Bagnolet présentée ici en exemple fait ainsi apparaître que le nombre moyen de voiture par ménage est de 0,58 en 2018 et que ce nombre de véhicules par ménage a diminué de -7,4 % sur les 5 dernières années. Autre indicateur : 20,1 % des habitants de Bagnolet sont exposés à des niveaux de pollution en NO2 supérieurs à a valeur limite annuelle, ce qui représente 6 000 personnes.
Les graphiques présentés ici montrent que le taux de motorisation des ménages est en réduction depuis 1990 à Bagnolet et comparent cette évolution au taux de motorisation des ménages résidents dans Est Ensemble (EPT8) et dans la métropole. En 2020, le parc automobile domicilié sur la commune de Bagnolet est constitué à plus de 50 % de véhicules Crit’Air 1 ou 2. Toutefois, les véhicules Crit’Air propres restent très rares (moins de 0,3 %) et les véhicules Crit’Air 3 représentent plus de 30 % du parc. Entre 2012 et 2021, les véhicules Crit’Air 4, 5 ou non classés sont passés de près de 45 % du parc à seulement 14 % du parc, soit une baisse de près de 69 % en près de vingt ans.
ONGLET « CARTOTHÈQUE »
La cartographie interactive des Mobilités présente l’évolution des modes de déplacements et la diversité des services de mobilités à l’échelle de la commune, du territoire (EPT), de la Métropole. Elle se décline en 4 grandes thématiques :
- Le développement des aménagements cyclables et des transports en commun aujourd’hui et à horizon 2024 et 2030 ;
- La connaissance d’une « ville de la proximité », qui rend compte des dynamiques de centralités existantes ou potentielles, en termes d’emploi, d’accessibilité aux commerces et équipements, qui permet des mobilités actives, en premier lieu la marche à pied et les vélos, trottinettes… ;
- La place de la voiture dans les déplacements domicile-travail et dans l’équipement des ménages, en lien avec l’évolution des motorisations (déploiement de bornes de recharge électrique) et de l’utilisation des parkings ;
- La mise en place de la ZFE-m afin d’améliorer la qualité de l’air, qui renseigne la part de voitures immatriculées potentiellement concernées par les restrictions de circulation, selon les échéances à venir en 2023, 2024 et 2030 et le potentiel de report vers d’autres énergies ou modes de transport.
Chacune des thématiques présélectionne une série d’indicateurs, qu’il est possible de visualiser en cochant/décochant, afin que l’utilisateur crée sa propre cartographie, à l’échelle souhaitée. Une analyse à l’échelle métropolitaine accompagne ces thématiques.
Pour une analyse comparative plus fine du territoire, explorez les « options avancées » disponibles. Il est possible de créer une discrétisation (intervalles égaux, quantiles, seuils naturels, manuelle) différente de celle proposée par défaut et de changer le nombre de seuils (10 au maximum). Certaines cartes possèdent un curseur historique ou de filtrage permettant d’ajuster la donnée selon le besoin.
Développement des aménagements cyclables et des transports collectifs
Le territoire de la Métropole du Grand Paris dispose de caractéristiques adaptées au développement de la marche à pied, des transports collectifs et du vélo notamment en raison de la densité urbaine et des politiques publiques favorisant les modes de déplacements plus respectueux de l’environnement. Ainsi, déjà 60 % des déplacements réalisés dans Paris et la Petite Couronne ne s’effectuent pas en voiture en 2018 mais en transports collectifs, à pied ou à vélo, et tendent à s’étendre géographiquement sur l’ensemble du territoire, mais également à s’étoffer depuis plusieurs années et dans les projections futures.
L’offre de transports collectifs revêt différentes formes complémentaires : bus, tramway, tram-train, métro, RER, transilien, et bientôt téléphérique (en 2025 dans le Val-de-Marne). Avec les prolongements de lignes de métro et RER, la mise en service du Réseau du Grand Paris Express et le développement du réseau de tramway, l’offre structurante va fortement se densifier sur l’ensemble de la métropole du Grand Paris.
Les aménagements cyclables se sont beaucoup développés ces dernières années, dans Paris comme dans la Métropole du Grand Paris. À l’échelle locale, la pérennisation des aménagements temporaires est en cours et des projets portés par les acteurs du territoire sont réalisés. En outre de nombreux projets structurants sont aussi à l’étude à l’échelle métropolitaine et régionale (Vélopolitain et RER V). L’offre alternative à la voiture particulière est également complétée par de nombreuses offres de mobilité partagée disponibles sur le territoire de la métropole (Vélib’métropole, autopartage, trottinettes, scooter, offres en free-floating).
Ville de proximité
Le territoire de la Métropole du Grand Paris est caractérisé par une forte densité humaine en concentrant nombre d’emplois, services et équipements et densité élevée de population. Cela favorise le développement d’une vie de proximité riche et dense. En outre, son territoire est constellé de nombreuses centralités de différents niveaux (de portée locale à métropolitaine) : au sein de la métropole, plus de la moitié des habitants a accès à un commerce de proximité à moins de 5 minutes à pied de son domicile. Cette accessibilité aux commerces de proximité augmente fortement dans les communes limitrophes à Paris et dans la capitale où seulement 4 % de la population doit marcher plus de 5 minutes pour y avoir accès.
Si les déplacements domicile-travail sont en moyenne les plus longs (par rapport aux déplacements pour motif autre), ce sont toutefois 37 % des actifs métropolitains qui travaillent dans leur commune (ou arrondissement pour Paris) de résidence. Cela met en avant la part des déplacements de proximité dans le volume global. En outre, avec l’essor du télétravail et du travail nomade, les déplacements de courte distance pour les loisirs ou les achats se sont renforcés. Le premier mode pratiqué pour ces déplacements de proximité est la marche à pied qui représente 45 % des déplacements dans et en lien avec la métropole du Grand Paris.
Place de la voiture
La tendance globale est à la baisse du taux de motorisation des ménages dans la Métropole du Grand Paris. Entre 1990 et 2017, le taux de motorisation des ménages métropolitain a baissé de 7 % et se positionne à 0,66 véhicule par ménage en moyenne en 2017. Ce phénomène est encore plus marqué dans Paris où ce taux est en 2017 de 0,39 véhicule par ménage ce qui représente une baisse de 25 % entre 1990 et 2017.
De nombreuses mesures visent une réduction de la place occupée par la voiture particulière dans l’espace urbain et sur l’espace public au bénéfice d’autres usages (élargissement de trottoirs, aménagements cyclables, stationnements vélos, espaces de livraisons, plantations d’arbres, …) et de nombreux parkings en ouvrage connaissent aussi une baisse de leur utilisation.
En parallèle, l’offre s’organise autour du stationnement en rabattement vers l’offre de transport collectif (en faveur de la complémentarité des modes), et du développement de l’offre de motorisation alternative avec l’implantation de bornes de recharges pour véhicules électriques et de stations GNV.
L’utilisation de la voiture concerne environ 1/3 des déplacements domicile-travail des résidents de la métropole. Cette proportion à l’utilisation de la voiture pour les déplacements du quotidien est plus importante dans les communes les plus éloignées sur centre de la métropole et les plus éloignées de l’offre structurante en transport collectif. En outre, l’utilisation de la voiture pour se rendre au travail dépend de la possibilité de se garer et également des conditions de travail et notamment des horaires décalés.
Zone à faible émission métropolitaine
Avec 60 000 personnes qui respirent toujours un air très pollué sur le territoire de la Métropole du Grand Paris en 2019, l’amélioration de la qualité de l’air demeure un enjeu sanitaire de toute première importance. Face à l’urgence sanitaire et environnementale, la Ville de Paris en 2017, puis la Métropole du Grand Paris en 2019, ont choisi de mettre en place une zone à faible émission - mobilité (ZFE-m), l’un des outils réglementaires pour agir sur la pollution de l’air liée au trafic routier. Ce dernier, à l’origine de 51 % des émissions d’oxydes d’azote (NOX), et particules fines (21 % des PM2,5 et de 19 % des PM10), constitue l’une des principales sources de pollution de l’air avec le chauffage au bois.
La ZFE-m est un dispositif différenciant la circulation de certains véhicules selon leur niveau de pollution, basé sur la classification « Crit’Air » des véhicules instaurée depuis 2016. Elle s’applique dans le périmètre des 77 communes délimitées par l’autoroute A86 (A86 exclue), selon des plages horaires définies (de 8 h à 20 h, du lundi au vendredi pour tous les véhicules sauf pour les poids lourds 7 J/7). La mise en place de la ZFE-m s’effectue progressivement, Crit’Air par Crit’Air en commençant par les véhicules les plus polluants.
Dans ce contexte réglementaire évolutif, la métropole et Paris avancent de concert pour organiser les trois prochaines étapes de la ZFE-m dans le périmètre intra A86 prévues initialement : la restriction des Crit’Air 3, 4, 5 et non classés en 2023, puis à horizon 2024, la restriction jusqu’au Crit’Air 2 correspondant à la sortie du diesel, et enfin jusqu’au Crit’Air 1, correspondant à la fin du thermique (essence et gaz compris), à horizon 2030. Les prochaines étapes peuvent concerner jusqu’à 32 % des voitures immatriculées dans la métropole en 2023, 67 % en 2024 et la quasi-totalité du parc (99 %) d’ici à 2030 en l’absence de renouvellement. La carte permet de visualiser la part de voitures immatriculées potentiellement concernées par les restrictions, suivant les trois échéances à venir.