Souhaitant étudier le recours aux aides sociales dans le cadre de la démarche d’observation de la situation sociale à Paris, l’Apur et l’École urbaine de Sciences Po ont mené une recherche dans deux arrondissements. Cette note en dresse la synthèse en dix enseignements.

En 2024, l’Apur, en partenariat avec la Ville de Paris, a confié à un groupe d’étudiants de l’École urbaine de Sciences Po une enquête qualitative portant sur les déterminants du recours aux droits sociaux dans deux arrondissements parisiens participant à l’expérimentation « territoire zéro non-recours » : les 10e et 20e. Leur travail part des expériences vécues et des retours des professionnels et habitants des quartiers prioritaires de ces arrondissements.
Les échanges autour du travail d’enquête mené par les étudiants ont permis de dégager une dizaine de constats pouvant inspirer les acteurs sociaux à Paris comme ailleurs. Les quatre premiers ont trait à certains des facteurs affectant les usagers (connaissance de l’offre, fracture numérique, proximité des services, rapport aux démarches administratives et sociales), tandis que les six autres se relient davantage à l’offre sociale et à son organisation (identification des publics, travail sur la confiance, organisation des réseaux d’accès aux droits, coordination des acteurs…).
Les enseignements de l’étude permettent de dépasser les lectures classiques des types de non-recours (non-demande, non-connaissance, non-réception, non-proposition, non-renouvellement, non-orientation…) pour appréhender les déterminants propres à ces différentes formes de non-recours et nourrir la réflexion sur l’adaptation des modalités d’intervention en réponse. Deux axes d’analyse se dégagent : le niveau d’autonomie des publics dans les démarches et leur connaissance des réseaux institutionnels d’une part et la question de la confiance (aux institutions, à autrui) d’autre part.