Afin d’évaluer les changements de comportements de mobilité des habitants des quartiers de gare, l’Apur analyse huit quartiers ayant accueilli une station de transports en commun entre 2008 et 2018. Les résultats montrent une baisse significative de l’équipement automobile des ménages.
Dans ces 8 quartiers (Les Agnettes, Asnières – Gennevilliers Les Courtilles, Créteil – Pointe du Lac, Front Populaire, Mairie de Montrouge, Villejuif - Louis Aragon, Châtillon-Montrouge, Saint-Denis – Porte de Paris), il est ainsi constaté une forte augmentation du nombre des ménages sans voiture (+31%) et une baisse significative du nombre de ménages équipés de plusieurs voitures (-12%). Les actifs résidents sont également moins nombreux à utiliser la voiture pour se rendre à leur travail. Au regard des tendances métropolitaines à la baisse, les résultats montrent des baisses plus importantes dans les quartiers de gare de l’étude. Avec 0,61 voiture par ménage en 2020, la baisse du nombre moyen de voiture des ménages après l’amélioration des transports en commun est de -13% dans les quartiers de gare de l’étude ; elle est de -7% dans le Grand Paris hors Paris sur la même période.
En 2020, 24% des actifs des quartiers de gare de l’étude se rendent à leur travail en voiture, soit une baisse de -19% après l’amélioration des transports en commun ; la baisse est de -8% dans le Grand Paris hors de Paris sur la même période. Et dans les quartiers de gare de l’étude, la baisse d’équipement automobile après l’amélioration des transports en commun se traduit par une baisse du parc automobile des ménages et de la demande en stationnement résidentiel (-1 700 voitures) malgré la hausse du nombre des ménages sur la période (+12%).
Ces analyses confirment et mesurent des changements de comportements significatifs des ménages vis-à-vis de la voiture après l’amélioration des transports en commun. Ils mettent également en évidence l’enjeu à mieux intégrer ces évolutions dans les territoires particuliers que sont les quartiers de gare, dans les politiques locales de stationnement en surface comme hors voirie et à privilégier une approche intercommunale, comme le recommande d’ailleurs le projet de Plan des mobilités en Île-de-France. Au fur et à mesure de l’avancée en date des recensements de la population publiés par l’Insee, ce travail pourra être déployé et approfondi avec les stations de métro récemment ouvertes, notamment les 18 stations de métro créées entre 2020 et 2024.