Après l’expérience du travail à distance imposé par la crise sanitaire, de nombreuses entreprises et salariés réfléchissent à la mise en place d’un télétravail pérenne et régulier. Dans quelles proportions cette « non-mobilité » aura-t-elle des impacts sur les déplacements domicile-travail?
Le contexte exceptionnel lié à la crise sanitaire de la Covid-19 réinterroge nos manières d’habiter, de vivre, de travailler et de se déplacer dans le Grand Paris. Pendant deux mois, si les personnels de santé et un certain nombre de « travailleurs essentiels » ont continué de se rendre au travail, de nombreux actifs recouraient au télétravail lorsque leur emploi s’y prêtait.
À travers cette note, l’Apur a souhaité mieux évaluer l’impact que le travail à distance pourrait avoir sur la mobilité dans la métropole du Grand Paris.
Trois scénarios de télétravail « pour demain » ont été étudiés, en ciblant notamment les cadres, particulièrement concernés par le travail à distance et responsables de plus du tiers des déplacements pendulaires dans la métropole.
Du scénario a minima au scénario plus ambitieux, avec 10 à 20 % des actifs (hors artisans) en télétravail régulier – soit 20 à 40 % des cadres –, ce sont ainsi entre 5 % et 11 % de l’ensemble des trajets domicile-travail qui pourraient être évités dans le Grand Paris, soit plus de 1,11 à 2,27 millions déplacements par semaine.
L’impact du travail à distance régulier peut ainsi avoir un impact significatif sur la désaturation des réseaux de transports collectifs et des autoroutes et du périphérique, mais aussi agir sur l’écrêtage des heures de pointe ce qui permettrait de rendre plus confortable les déplacements dans la métropole, tout en facilitant la mobilité des « travailleurs essentiels » et le transport de logistique.