Cette nouvelle édition réitère les constats établis lors des éditions précédentes concernant les priorités mises en exergue par les professionnels. Comme chaque année depuis 2021, les besoins liés à la santé arrivent en tête des priorités des acteurs interrogés. La santé est prise dans une acceptation large, recouvrant différents sujets liés tant à l’offre de soins et l’offre médico-sociale qu’à des enjeux autour de l’état de santé des populations, notamment mentale, voire à l’isolement et au besoin d’écoute. Les questions d’accès aux droits sociaux et à l’accompagnement des publics constituent le deuxième ensemble de besoins. Les professionnels relaient en particulier un besoin de consolidation des actions entreprises dans le cadre de démarches partenariales telles que l’expérimentation « Territoire Zéro Non-Recours. »
L’étude souligne également de forts enjeux en matière d’accès à l’hébergement et au logement, avec notamment une hausse des personnes sans domicile, des risques autour des expulsions locatives et une augmentation sensible du nombre de demandeurs d’un logement social. Les professionnels évoquent également des difficultés budgétaires pour certains ménages, en particulier pour certains postes de dépense (alimentation, énergie, logement…). Des besoins liés à la prévention des violences sont davantage exprimés par rapport aux précédentes éditions. Il semble que ce sujet recoupe tant des situations de violences conjugales ou intrafamiliales que des expériences vécues par les professionnels dans leur travail (agacement des usagers, incivilités, agressivité…).
Comme lors des éditions précédentes, quatre publics sont plus spécifiquement mis en avant par les acteurs du social interrogés : les familles (notamment monoparentales), les seniors, les jeunes et les étrangers. En complément, les publics en situation de handicap (adultes, enfants et leurs parents) ressortent de façon plus forte cette année par rapport aux précédentes éditions.
En matière de travail social, des enjeux sont plus spécifiquement mis en évidence par les professionnels : un sentiment partagé d’être confrontés à un manque de moyens pour répondre à l’ensemble des besoins constatés, un besoin continu de renforcer l’accès aux droits et à un accompagnement et le rôle décisif accordé par les répondants à la coordination partenariale dans un contexte où certains partenariats forts existent et d’autres seraient à créer ou renforcer selon eux.
Mesure de la situation sociale à Paris - Bilan 2024
Reconduite d’année en année, la mesure de la situation sociale à Paris mise en œuvre par l’Apur en lien étroit avec la Ville de Paris, l’AP-HP, Paris Habitat, la Caf de Paris, l’Adil de Paris, la Mission locale de Paris et le Samusocial de Paris, associe de nombreux acteurs publics ou associatifs intervenant dans les champs du social sur le territoire parisien. Elle croise de multiples sources de données statistiques et d’activité ainsi que les retours d’une diversité d’acteurs recueillis par questionnaire ou en entretien afin d’apporter des éléments de connaissance sur les tendances à l’œuvre en identifiant certains signaux faibles pour mieux cerner les besoins et agir en prévention.