ZFE-Mobilité dans la Métropole du Grand Paris

Pour lutter contre la pollution de l’air liée au trafic routier une zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) s’étend depuis le 1er juillet 2019 au périmètre dessiné par l’autoroute A86, pilotée par la Métropole du Grand Paris. La ZFE-m vise une amélioration de la qualité de l’air avec une restriction de la circulation des véhicules Crit’Air 4, prévue au 1er juin 2021, en complément de celle déjà en place des Crit’Air 5 et non classés. L’Apur qui suit ce sujet depuis 2011 accompagne la Métropole du Grand Paris avec l’analyse des impacts sociaux et économiques de cette ZFE-m.

Pollution sur Paris et banlieue © ph.guignard@air-images.net

Avec un bilan de 6 600 décès prématurés¹ et 400 000 personnes qui respirent toujours un air très pollué sur le territoire de la Métropole du Grand Paris², l’amélioration de la qualité de l’air demeure un enjeu sanitaire de toute première importance. Le trafic routier, à l’origine de 51 % des NOx, de 23 % des PM2,5 et de 24 % des PM10³, constitue l’une des principales sources de pollution de l’air dans la Métropole, avant le secteur résidentiel (chauffage). 

Face à ce constat, la Ville de Paris, puis la Métropole du Grand Paris, ont choisi de mettre en place une zone à faibles émissions - mobilité (ZFE-m), l’un des leviers réglementaires offerts aux collectivités par la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 et renforcé dans la loi d’orientation des mobilités de 2019. Les mesures de restriction de circulation correspondantes sont prises progressivement, étape par étape, afin que les populations et les entreprises les anticipent et s’adaptent. 

Paris depuis le 1er juillet 2017, puis les communes engagées dans la ZFE-m, au 1er juillet 2019 restreignent la circulation à l’ensemble des véhicules classés Crit’Air 5 et non classés sur leur territoire, de 8 heures à 20 heures, du lundi au vendredi pour les véhicules individuels, et 7 jours/7 pour les poids-lourds, camions, bus et autocars. 
Pour la prochaine étape au 1er juin 2021 qui restreint la circulation jusqu’au Crit’Air 4 et avant chaque nouvelle étape, la Métropole du Grand Paris assiste les communes en fournissant les études d’impact sur la qualité de l’air (étude obligatoire, réalisée par Airparif), et l’analyse des retombées sociales et économiques tels que les effets sur les transports en commun, le trafic routier, la santé (études facultatives effectuées respectivement par Ile-de-France Mobilités, la DRIEA et l’Observatoire Régional de la Santé -ORS-). L’Apur réalise les études permettant de connaitre le parc automobile et les publics impactés par la mesure, et propose des mesures d’accompagnement nécessaires à la réussite du dispositif.

Les restrictions des véhicules jusqu’au Crit’Air 4 dans le périmètre intra A86 concerneraient ainsi 11% du parc immatriculé dans la ZFE-m, soit 269 200 véhicules. Ces restrictions concernent une part limitée du parc et n’affectent ni le trafic routier ni les transports collectifs. Elles auront cependant des effets positifs en termes d’émissions de polluants et de bénéfices sur la santé, avec en moyenne une réduction de 5 % pour les oxydes d’azote (NOx), 3 % pour les particules PM10 et 4 % pour les PM2.5. Cela représente 50 000 personnes de la Métropole exposées en moins à des niveaux en NO2 qui dépassent les valeurs limites européennes et 17 890 années de vie gagnées.
Les populations modestes sont à la fois les premières à bénéficier de l’amélioration de la qualité de l’air aux abords des axes routiers et aussi les plus susceptibles d’être impactées par les restrictions en utilisant des véhicules anciens pour se déplacer. Parmi les ménages à faibles revenus de la Métropole, 8% seraient équipés d’un véhicule impacté, soit 67 000 ménages

Outre les dispositifs financiers (guichet unique, aides au renouvellement de véhicules) qui participent de l’accompagnement de ces publics, l’enjeu de la ZFE-m est de devenir un outil de la transition écologique, pour des mobilités inclusives et plus vertueuses. Au-delà du renouvellement du parc automobile qui se fait déjà « naturellement », la promotion des alternatives pour questionner la mobilité de chacun est un apport clé de la ZFE-m. Le déploiement de bornes de recharge électrique, des aménagements cyclables, l’amélioration de l’offre en véhicules propres et partagés, l’émergence d’une variété de modes de transport alternatifs (micro-mobilités) combinée à l’optimisation de l’intermodalité avec les applications numériques ou la promotion du covoiturage sont autant d’exemples d’actions pertinentes. 

Pour respecter l’objectif de 100% véhicules « propres » en 2030 et au-delà tendre vers la neutralité carbone à horizon 2050, optimiser les déplacements, raccourcir les distances aux lieux de travail, de résidence et de vie, et revoir nos modes d’organisation constituent autant de leviers à actionner.

 

 

¹  - Santé Publique France, 2016.
²  - Airparif, 2019.
³  - Airparif 2019
  - Parc immatriculé au 1er janvier 2020 fourni par le SDES pour l’ensemble des véhicules hors deux-roues motorisés pour lesquels les données datent du 1er avril 2018 (traitement Apur)
  - Etude Airparif, 2020
  - Etude Airparif 2020
  - Etude ORS 2020
  - Insee RP 2017, FiloSoFi 2017

 

Infographie - ZFE - Mobilité dans la Métropole du Grand Paris © Apur

Ressources

Documents à télécharger

  • Étude

    Les données clés par commune - ZFE-mobilité dans la Métropole du Grand Paris

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  • Étude

    Les dispositifs d’accompagnement - ZFE-mobilité dans la Métropole du Grand Paris

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  • Étude

    Synthèse des études sur les impacts sanitaires, sociaux et économiques - ZFE-mobilité dans la Métropole du Grand Paris

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