La population parisienne a diminué de -0,5% par an en moyenne entre 2013 et 2019. À l’échelle métropolitaine, la population s’accroît de + 0,3 % en moyenne annuelle. La croissance démographique dans la MGP est portée principalement par les territoires de Plaine Commune, Est Ensemble, Paris Terres d’Envol.
Chaque année, l’Insee publie les nouveaux chiffres de la population française, commune par commune. Fin décembre 2021, les chiffres millésimés 2019 ont été diffusés. Cette note apporte un premier commentaire des résultats du recensement au 1er janvier 2019 sur Paris et la Métropole du Grand Paris.
La baisse démographique se poursuit au même rythme à Paris
Au 1er janvier 2019, 2 165 423 personnes vivent à Paris. Ce chiffre traduit une diminution de 64 200 habitants par rapport aux 2 229 621 habitants de la population de 2013.
La population parisienne diminue depuis 2012. Entre 2013 et 2019, la baisse est de 10 700 habitants par an. Entre 2008 et 2013, la population augmentait de 3 700 habitants par an en moyenne. La baisse observée depuis 2012 s’explique essentiellement par le creusement du déficit migratoire apparent¹
Sur plus longue période, les chiffres montrent une forme de stabilité de la courbe depuis quatre décennies. Le chiffre de 2019 demeure supérieur aux chiffres des recensements de 1999 et de 1990. Les Parisiens représentent près d’un tiers (31 %) des habitants de la Métropole du Grand Paris sur 13 % du territoire. La densité de population est de 205 habitants à l’hectare à Paris, contre 87 en moyenne à l’échelle de la MGP et 10 à l’échelle de l’Île-de-France.
Une augmentation du nombre d’habitants dans les 4e, 9e et 20e arrondissements entre 2013 et 2019
Dix-sept arrondissements enregistrent une baisse de leur population. Les plus fortes diminutions concernent les 1er, 6e, 7e, 8e et 10e arrondissements, où l’évolution annuelle est inférieure à - 1 %. Sept arrondissements contribuent pour 70 % de la baisse démographique dans la capitale, il s’agit des 11e, 7e, 18e, 15e, 10e, 12e et 14e. Globalement, la baisse de population se traduit dans tous les arrondissements par une hausse des logements inoccupés qui comprend les logements vacants, les résidences secondaires et les logements occasionnels. Entre 2013 et 2019, Paris compte 30 000 logements supplémentaires mais 16 000 résidences principales en moins.
Cette baisse de logements occupés à l’année se combine parfois à une baisse du nombre de logements comme dans le 5e et le 6e (fusions de logements) et/ou à une baisse de la taille moyenne des ménages particulièrement dans le 13e et 19e (sans doute pour partie liée au vieillissement de la population vivant dans le parc social).
Trois arrondissements enregistrent une augmentation de leur population sur la période, de + 1 800 personnes dans le 4e, + 200 personnes dans le 20e et + 600 dans le 9e.
Dans le 4e, le nombre de logements a progressé (+ 366 sur la période) mais c’est surtout la baisse de la part des logements inoccupés qui explique la croissance démographique dans cet arrondissement ainsi que l’augmentation de la taille moyenne des ménages (1,76 personnes par ménage en 2019 contre 1,70 en 2013).
Dans le 9e arrondissement, l’augmentation de la population se relie à une hausse du nombre de logements et à la stabilisation de la taille moyenne des ménages.
Enfin, dans le 20e, c’est l’augmentation du nombre de logements conjuguée à une légère baisse de la part de logements inoccupés qui explique le maintien de la population, la taille moyenne des ménages ayant baissé (1,94 en 2019 contre 1,99 en 2013).
Un fort dynamisme démographique à Plaine Commune, Est Ensemble et Paris Terres d’Envol
Entre 2013 et 2019, la population de la Métropole du Grand Paris (MGP) s’accroît de + 0,3 % en moyenne annuelle, à un rythme légèrement plus faible que lors de la période précédente (+ 0,4 %). Cela représente une augmentation de + 21 100 habitants en moyenne par an à l’échelle métropolitaine.
Au sein de la MGP, la croissance démographique est portée principalement par les territoires de Plaine Commune, Est Ensemble, Paris Terres d’Envol dans lesquels la population progresse d’1 % ou plus chaque année ainsi que par Grand-Orly Seine Bièvre (+ 0,9 %) et Grand Paris Sud Est Avenir (+ 0,8 %). Dans ces territoires, la population augmente deux fois plus vite qu’en moyenne dans l’ensemble de la région. Ce constat est à relier avec la jeunesse de la population et avec les importants programmes de construction de logements. À l’ouest de la Métropole, la population est stable à Paris Ouest La Défense du fait d’un vieillissement plus prononcé de la population et de départs plus nombreux que les arrivées.
En dehors de la MGP, entre 2013 et 2019, la croissance démographique est forte dans le nord de l’Essonne, à l’ouest de la Seine-et-Marne autour de Marne-la-Vallée et dans une grande partie est du Val-d’Oise. En revanche, dans la plupart des EPCI des Yvelines, la population croît plus faiblement que la moyenne régionale.
Les principaux facteurs explicatifs de l’évolution parisienne
La baisse de la population parisienne s’explique principalement par la diminution du taux de résidences principales, elle-même liée à la progression des logements inoccupés. La baisse du taux de résidences principales a un impact direct sur la dégradation du solde migratoire apparent, qui correspond à la différence entre le nombre d’arrivées et de départs sur le territoire parisien. L’évolution de la taille moyenne des ménages, qui diminue désormais, joue également mais de manière plus limitée.
La part des logements inoccupés continue sa progression
La part de logements inoccupés qui regroupent les logements vacants, les logements occasionnels et les résidences secondaires, avait baissé à Paris entre 1999 et 2011 ce qui avait permis une majoration du nombre de résidences principales, hors construction.
Depuis 2012, la part des logements inoccupés a fortement progressé et atteint 18,1 % en 2019, notamment en lien avec la hausse des logements consacrés à plein temps à la location meublée touristique et l’augmentation récente de la part de logements vacants (+ 1 point entre 2013 et 2019).
Cette tendance limite fortement les efforts réalisés en matière de construction de nouveaux logements. Dans les 10e, 11e et 14e arrondissements par exemple, la population diminue malgré la progression du nombre de logements. Dans trois arrondissements (1er, 7e et le 8e), la part de logements inoccupés dépasse les 30 %.
Dans ce contexte, le solde des échanges migratoires avec le reste du territoire national, calculé comme la différence entre la variation de la population et le solde naturel, est devenu plus déficitaire.
Ces mouvements migratoires conduisent la population parisienne à diminuer d’environ 25 000 personnes par an au lieu de 12 800 de 2008 à 2012. Le déficit migratoire n’est plus compensé par l’excédent naturel (différence entre les naissances et les décès) d’où une baisse de la population. Les Parisiens sont toujours plus nombreux à quitter la capitale, sans chercher toutefois à trop s’éloigner : avant la crise sanitaire, plus de 40 % d’entre eux déménageaient au sein de la Métropole du Grand Paris. Le coût élevé du logement, l’offre plus limitée en grands logements et la recherche d’un autre cadre de vie sont les principaux facteurs explicatifs de ces départs durant la période d’avant-crise sanitaire.
Un solde naturel positif mais en diminution
L’excédent des naissances sur les décès diminue aussi légèrement, contribuant à la baisse de la population. Sur la période 2013-2018, cet excédent naturel correspond à près de 14 300 personnes supplémentaires par an en moyenne au lieu de 16 500 personnes par an de 2008 à 2012.
La diminution de l’excédent naturel s’explique essentiellement par la baisse de la natalité depuis 2010. Avec 28 250 naissances par an entre 2013 et 2018, Paris compte 2 250 naissances en moins par an par rapport à la période 2008-2012 au cours de laquelle, le nombre de naissances s’établissait à 30 500/an. Trois facteurs expliquent cette baisse : les Parisiens en âge de faire des enfants sont moins nombreux, ils ont moins d’enfants et de plus en plus tard. En France, la baisse des naissances est intervenue plus tardivement (en 2014) mais de manière aussi marquée. Entre 2014 et 2018, la baisse des naissances constatée à Paris (- 6 %) est moins importante qu’à l’échelle nationale (- 8 %).
Le maintien du nombre de décès à un niveau bas vient limiter la diminution du solde naturel : 13 900 décès par an ont été enregistrés en moyenne de 2013 à 2018, contre 14 000 par an au cours de la période précédente (2008-2012).
La taille moyenne des ménages diminue légèrement à Paris : elle passe de 1,89 à 1,87 en 6 ans, niveau de 1999
Alors que la taille moyenne des ménages ne cesse de diminuer en France depuis les années 1960, elle était stable à Paris et en Île-de-France dans les années 2000. Les chiffres de 2019 mettent en évidence une baisse de la taille moyenne des ménages depuis 2013 à Paris. Cette diminution se relie en partie à la baisse des naissances mais aussi au vieillissement de la population. Dans un contexte de hausse de la construction de logements à l’échelle métropolitaine et régionale, une baisse de la taille moyenne des ménages peut aussi traduire une fluidification des parcours résidentiels (décohabitation, accès à un logement plus grand, etc.).
Quel impact de la crise sanitaire ? Les perspectives démographiques
Les résultats présentés dans cette note, datés de 2019, analysent des tendances pré crise sanitaire. Les derniers chiffres relatifs au nombre d’enfants scolarisés à Paris dans les écoles publiques du 1er degré montrent une diminution d’élèves deux fois plus importante que celle prévue initialement pouvant se relier à des départs de familles plus nombreux. Des évolutions similaires s’observent dans d’autres territoires, dans les Hauts-de-Seine par exemple ou dans d’autres grandes villes françaises. La baisse des effectifs scolaires du premier degré ralentit nettement en 2021 en milieu rural alors qu’elle s’est accélérée en zones urbaines²
Encadré méthodologique
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