Cette note apporte une lecture territoriale à fine échelle de la mixité et de la ségrégation résidentielles dans le Grand Paris.
Dans cette étude, la ségrégation et la mixité sont analysées à partir du critère de revenu et mesurées au travers de l’indice de Theil qui établit un score traduisant l’écart entre la distribution des ménages par catégorie de revenus à l’échelle de carreaux de 200 mètres de côté et celle du pôle de l’aire d’attraction de Paris.
Au sein de la Métropole du Grand Paris, la part de population vivant dans les quartiers les plus mixtes varie, selon la définition retenue, de 14 % à 48 % en fonction des territoires. Après Paris, les trois territoires de Boucle Nord de Seine, Est Ensemble et Paris Est Marne & Bois apparaissent les plus mixtes.
Cette approche territorialisée permet de dessiner une mosaïque sociale à une échelle fine. La situation globale des territoires masque d’importantes disparités à l’échelon communal et à l’échelle des quartiers, où les niveaux de ségrégation observés se relient notamment à la structure du parc de logements, dont la diversité favorise la mixité.
En 15 ans, on observe une progression de la part de population vivant dans les quartiers les plus mixtes dans la plupart des territoires, mais un léger recul à l’échelle métropolitaine. L’analyse des évolutions des niveaux de ségrégation et de mixité à l’échelle des carreaux montre que les changements les plus notables concernent les quartiers les plus mixtes, justifiant un examen particulier de ces quartiers. Quatre trajectoires de mixité sont analysées, en lien avec les parcours résidentiels et/ou l’évolution du niveau de vie des habitants de ces quartiers.
Dans les années qui viennent, ces tendances pourront évoluer avec la mise en service du Grand Paris Express, les aménagements liés aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, l’ensemble des projets urbains et les politiques de lutte contre les inégalités socio-territoriales.
La publication de cette étude a donné lieu à l’organisation d’une table ronde le 15 février 2023 en partenariat avec l’Insee et l’École urbaine de Sciences Po, avec la participation d’Edmond Préteceille (sociologue, directeur de recherche émérite, Sciences Po), de Marco Oberti (sociologue, professeur des universités, Sciences Po), de Claire Colomb, (urbaniste-sociologue, professeure en études urbaines et aménagement, Bartlett, University College London), de Julie Vallée (géographe, directrice de recherche CNRS, Géographie-Cités) et de Tommaso Vitale (professeur de sociologie, Sciences Po, doyen de l’École urbaine).