L’examen des conditions de déplacements en cœur d’agglomération Ile-de-France montre une très grande disparité entre Paris et les trois départements de la Petite Couronne: dès que l’on sort de Paris, la qualité de la desserte en transports en commun lourds chute radicalement, les réseaux de bus sont peu ou pas connectés, le réseau de voirie est très irrégulier en dehors de Paris et les ménages y sont beaucoup plus équipés en voitures, qu’ils utilisent également plus. Enfin les réseaux sont saturés: dans Paris pour le métro et le RER, et à l’approche de Paris et en rocade pour les infrastructures routières, ceci dans un contexte où Paris et la banlieue sont de plus en plus interdépendants en terme de déplacements.
Pourtant Paris et les communes limitrophes partagent des objectifs assez similaires en matière de gestion des déplacements: diminution de la pression automobile, promotion et développement des transports en commun ainsi que des circulations douces, gestion du stationnement en fonction de ces objectifs. Mais il apparaît souvent une insuffisance de coordination entre les nombreux acteurs intervenant sur les projets de déplacement et d’espace public. Il en résulte des décalages dans le temps et les modalités de mise en oeuvre qu’une meilleure gouvernance du cœur d’agglomération pourrait réduire.
Dans cette perspective, le Plan de déplacements de Paris a pour vocation de décliner un ensemble cohérent de mesures destinées à réduire la pollution et par ailleurs, à améliorer l’offre de transport dans une vision large des déplacements à l’échelle de l’agglomération. La Conférence métropolitaine constitue d’ores et déjà un cadre de débat et de concertation préalable à l’arrêt du projet de PDP par le Conseil de Paris. Concernant l’avenir, le Schéma directeur d’Ile-de-France, actuellement en cours de révision, préconise un renforcement très important du cœur d’agglomération, à la fois en terme de population et d’emplois. L’estimation de la demande supplémentaire conséquente de mobilité quotidienne à l’horizon 2020 plaide pour un véritable saut qualitatif de l’offre de transports en commun, notamment en rocade de proche banlieue. Il serait pour cela utile de retrouver des niveaux d’investissement comparables à ceux des années 60-70, au moment de la construction des RER.