Les dynamiques démographiques observées ces dernières années dans le Grand Paris – diminution de la population parisienne et ralentissement de la croissance à l’échelle métropolitaine – soulignent des changements de tendances sur longue période.
Cette note fait état des dynamiques démographiques à l’œuvre dans les années qui ont précédé la crise sanitaire à Paris et dans la Métropole du Grand Paris. Elle montre qu’entre 2014 et 2020, la population parisienne a baissé chaque année au rythme de -0,6 % (soit -12 400 habitants en moyenne). Cette diminution s’explique essentiellement par la hausse de la part de logements inoccupés qui a un impact direct sur l’accentuation du déficit migratoire.
Le nombre de personnes qui s’installent à Paris chaque année diminue, notamment dans la classe d’âge des 20-24 ans alors que les départs sont relativement stables.
En termes de ménages, le solde (correspondant aux arrivées – les départs) est plus déficitaire pour les couples sans enfant et nettement moins bénéficiaire pour les personnes seules.
Le moindre accès à la propriété et au parc locatif privé semble freiner les arrivées de nouveaux ménages issus des classes moyennes ou classes moyennes supérieures. En revanche, on n’observe pas plus de départs de familles constituées sur la période.
À l’échelle de la Métropole du Grand Paris, la population s’est accrue de 0,2 % par an sur la même période, à un rythme moins rapide que sur la période précédente. La Métropole du Grand Paris apparaît faiblement dynamique en comparaison des métropoles de Nantes, Toulouse, Bordeaux ou Rennes où la croissance démographique est beaucoup plus soutenue.
Comme à Paris, les arrivées sont moins nombreuses mais ce sont surtout les départs qui ont progressé, notamment les départs de personnes seules. De manière générale, Il semble que ces tendances soient liées à une plus grande difficulté d’accès à la propriété et au parc locatif social qui semble limiter les arrivées de nouveaux ménages dans la métropole hors Paris et accélérer certains départs.
Cette note sera complétée début 2024 par une étude en cours portant sur l’impact de la crise sanitaire sur les migrations résidentielles, en s’appuyant sur une approche partenariale multi-sources. L’objectif est de mesurer l’intensité des flux observés à l’échelle du Grand Paris depuis 2020 et d’apporter des éléments de connaissance sur le profil des ménages concernés, les territoires de départs et d’arrivées ainsi que l’impact local de ces migrations.