À Paris, près d’un logement sur cinq (19%) est un logement inoccupé, soit 262 000 logements, selon les dernières données du recensement. Parmi ces logements inoccupés, on distingue les logements vacants (9%) ainsi que les résidences secondaires et logements occasionnels (10%), vides la majorité de l’année. Entre 2011 et 2020, la part de logements inoccupés augmente fortement, aggravant les tensions sur le parc de logements et entraînant une baisse de la population parisienne.
Depuis la moitié du XXe siècle, à Paris, les importants efforts de construction de logements sont gommés par la montée de l’inoccupation. Les conséquences de ce phénomène sont majeures : diminution du nombre de logements disponibles pour les habitants, tensions sur les prix de l’immobilier et le niveau des loyers, réduction du parc locatif privé, et, in fine, baisse de la population, en particulier dans certains quartiers.
Depuis une dizaine d’années, on observe un renouveau de la hausse de ces logements inoccupés : leur part passe de 14% en 2011 à 19% en 2020. A Paris Centre (28%) et dans les 6e (30%), 7e (34%) et 8e arrondissements (36%), environ un tiers des logements sont inoccupés.
Cette étude s’intéresse aux 262 000 logements inoccupés recensés à Paris en 2020, pour analyser dans le détail les diverses situations d’inoccupation : vacance de rotation, vacance de longue durée, logements occasionnels utilisés pour des raisons professionnelles, résidences secondaires, locations meublées touristiques.
Depuis quand le nombre de ces logements inoccupés augmente-t-il ? Où sont-ils situés ? Quels sont les facteurs qui semblent favoriser l’inoccupation résidentielle ? Dans quelle mesure est-ce une spécificité parisienne ? De quelle manière les pouvoirs publics peuvent-ils lutter contre ce phénomène ? Existe-t-il un « gisement » de logements inoccupés qui pourraient revenir vers un usage d’habitation à l’année ?
L’étude apporte des éléments de réponse à ces questions et propose également des pistes de réflexion sur la mise en place de nouvelles politiques publiques protégeant non plus seulement les logements mais aussi leur usage comme résidences principales.
