Lieux, secteurs d’activités et perspectives de la fabrication à Paris.
Des années 1840 à l’après-guerre, Paris était la capitale mondiale de l’industrie, avec une tradition manufacturière séculaire. Depuis les années 50, l’économie s’est fortement tertiarisée et la production à Paris est aujourd’hui, pour l’essentiel, portée par l’artisanat de luxe (mode, bijouterie, décoration…) et les métiers du graphisme et de l’imprimerie. Cela représente autour de 30 000 emplois exclusivement dédiés à la fabrication. Paris concentre 30% de l’emploi de la fabrication régionale tous secteurs confondus, et plus encore dans ses secteurs d’excellence : 50% dans le secteur de la mode et du prêt à porter, 60% dans le secteur du graphisme et de l’imprimerie.
Dès les années 1980, la Ville de Paris a engagé la réalisation d’hôtels industriels pour favoriser le développement d’activités de production et mis en place une politique de soutien et de valorisation qui ont permis de conserver une place à l’industrie et à l’artisanat à Paris. On dénombre ainsi une quarantaine d’hôtels industriels à Paris, soit environ 275 000m² de surface de plancher, 600 entreprises qui accueillent la moitié des emplois dits « industriels ou de fabrication, soit presque 11 000 emplois.
Dans les années 2000, d’autres mesures ont été mises en œuvre pour soutenir les activités productives : « GIE Paris-Commerces », « PIA Fab », « ParisFabrik », création en 2017 du label « Fabriqué à Paris ». De nombreux projets engagés prévoient des activités de fabrication : 49 sites intra-muros en accueilleront à l’horizon 2025, tels que les futurs ateliers Chanel (19e), l’immeuble Serpollet (20e) ou encore l’immeuble Berlier (13e) en rénovation.
Fabriquer à Paris, ce sont à la fois des avantages incomparables et des contraintes fortes : une visibilité exceptionnelle, des circuits courts mais un prix de l’immobilier très élevé, des possibilités de stockage limitées et une logistique complexe qui obligent à rechercher des solutions originales et de nouveaux modèles de fabrication.
L’optimisation des lieux existants, un accompagnement des acteurs et le soutien à l’offre de locaux adaptés en particulier dans les projets immobiliers en cours, un règlement d’urbanisme favorable sont autant de leviers qu’il convient de mobiliser pour assurer la permanence d’un système dynamique mais qui reste fragile.