Migrations résidentielles dans le Grand Paris
Tendances post-crise sanitaire

L'étude apporte des éléments de compréhension des dynamiques en cours dans le Grand Paris, en s’appuyant sur une approche partenariale croisant plusieurs sources de données et plusieurs échelles d’analyse.

Toits de Paris depuis le parvis du Sacré-Coeur - mai 2020 © Apur - François Mohrt

Ce travail a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec les rectorats de Paris, de Versailles et de Créteil, le bureau de la prévision scolaire de la direction des affaires scolaires de la ville de Paris, la cellule technique de réflexion et d’aide à la décision des caisses d’allocations familiales de l’Île-de-France (Ctrad) et la direction Insee Île-de-France.

Qu’il s’agisse de la population dans son ensemble, des foyers bénéficiaires de prestations sociales ou d’élèves scolarisés, une large majorité (près de 9 ménages sur 10) n’a pas changé de logement au sortir de la crise sanitaire. Si la crise sanitaire et le développement du télétravail ne se sont pas traduits par une forte augmentation des mobilités résidentielles, ils ont néanmoins eu quelques effets sensibles sur le profil des ménages mobiles et sur leur lieu de destination.  

L'étude montre que les mobilités intradépartementales restent majoritaires tout en soulignant quelques évolutions contrastées selon les départements. A Paris, le poids des migrations internes parmi les ménages mobiles est de 54,3 % en 2021 et augmente de 1,7 point comparé à 2017. Sur cette même période, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne enregistrent un recul de ces migrations internes (respectivement -1,4 point et -1,6 point) et la Seine-Saint-Denis une stabilité.

Bien que les parcours résidentiels s’effectuent majoritairement dans un périmètre peu éloigné, certaines tendances déjà à l’œuvre avant la crise se sont maintenues voire accentuées. Les départs vers la province se sont intensifiés à des niveaux plus ou moins élevés selon les sources. Les données du recensement de la population font état d’une dégradation du solde migratoire (différence entre les arrivées et les départs) qui s’explique essentiellement par une hausse des départs vers la province. Ces mouvements s’effectuent essentiellement vers les aires d’attraction des villes de plus de 200 000 habitants et moins vers des communes rurales même si elles accueillent un nombre un peu plus important de ménages provenant de la Métropole du Grand Paris qu’auparavant.

S’agissant du profil des ménages mobiles et de son évolution, les données portant sur les foyers allocataires montrent que la hausse de la mobilité résidentielle au cours de l’année 2021 touche tous les types de ménages, quelles que soient leur composition familiale et leur position sociale. Toutefois, les personnes sans enfant restent les plus mobiles. Les foyers aux revenus les plus faibles se sont moins éloignés et sont davantage restés dans la Métropole du Grand Paris. Les classes moyennes ont été quant à elles plus nombreuses à quitter la Métropole et à s’installer dans les départements limitrophes tels que l’Oise, l’Eure et l’Eure-et-Loir. L’étude révèle également une rupture de tendance concernant les familles aux revenus supérieurs. Alors qu’elles privilégiaient les déménagements de proximité, elles sont, sur la période considérée, plus enclines à quitter l’Île-de-France lors d’un déménagement, notamment celles ayant des enfants plus jeunes avant leur entrée au collège.

Les données les plus récentes, portant sur l'année 2022, font état d'un retour à des tendances comparables à celles observées avant la crise sanitaire. 
 

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    Migrations résidentielles dans le Grand Paris - Tendances post-crise sanitaire

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