Analyse des données issues du décompte de la 2e édition de la nuit de la solidarité

La deuxième « Nuit de la Solidarité » s’est déroulée à Paris dans la nuit du 7-8 février 2019. Ce décompte anonyme et objectif de personnes en situation de rue, mené en collaboration avec de nombreux partenaires, élus, institutionnels, associatifs et bénévoles, a été élaboré en s’inspirant de la méthode développée à New-York et déjà utilisée dans d’autres villes dans le monde. Depuis la première édition parisienne en 2018, plusieurs initiatives se sont également développées dans d’autres villes françaises (Metz, Grenoble, Rennes, Montpellier, Toulouse, etc.).
Le décompte permet d’estimer le nombre de personnes à la rue sans solution d’hébergement une nuit d’hiver à Paris, et d’obtenir, par questionnaire, des éléments d’information sur les profils des personnes rencontrées et leurs besoins. Cette étude présente la méthodologie du décompte et les résultats détaillés de l’édition 2019, issus de l’exploitation des questionnaires. Elle comprend aussi des contributions de membres du comité scientifique de la Nuit de la Solidarité, permettant de mettre en perspectives les résultats au regard d’autres enquêtes ou de présenter des focus sur des publics particuliers.
3 641 personnes sans solution d’hébergement ont ainsi été décomptées la nuit du 7-8 février 2019 à Paris. La majorité d’entre elles ont été rencontrées dans la rue (62 %) mais elles l’ont aussi été dans les gares (8 %), les stations de métro (8 %), les bois (8 %) et dans d’autres lieux spécifiques (talus du périphérique, parkings, salles d’attente des urgences des hôpitaux etc.). Parallèlement plus de 25 000 places étaient ouvertes en centre d’hébergement, à l’hôtel ou en haltes de nuit. Le nombre de sans abri décomptés est supérieur à celui de 2018, en partie du fait d’un élargissement de périmètre.
Le décompte 2019 confirme la géographie des personnes sans abri obtenue lors de la première édition, de même que les grands éléments de profil : une présence de femmes supérieure à celle des enquêtes antérieures (14 % des sans abri rencontrés), une proportion élevée de personnes rencontrées en groupe (30 %). Le faible recours au 115 est confirmé, près de deux personnes sur trois (63 %) déclarant n’y avoir jamais recours. Les prochaines éditions permettront d’approfondir les évolutions constatées entre 2018 et 2019, dont une plus forte présence de personnes en groupes et une moindre présence des jeunes âgés de moins de 25 ans.