Les arbres sont aujourd’hui considérés comme une des réponses incontournables dans l’adaptation des villes au changement climatique pour leur rôle d’ombrage et de rafraichissement. C’est pourquoi l’Apur documente, à travers cette étude, la canopée des arbres à Paris qui devient un nouvel indicateur.
De nombreuses municipalités engagent des politiques de végétalisation de leur territoire afin de mieux faire face aux épisodes de canicules. Les services écologiques apportés par les arbres sont nombreux mais c’est principalement le rafraîchissement induit par la canopée des arbres qui est visé aujourd’hui par les politiques de plantations.
Cette étude propose de documenter et de quantifier la canopée des 8 essences d’arbres adultes les plus représentées des espaces publics parisiens à savoir : le platane, le marronnier d’Inde, le tilleul argenté, le sophora, l’érable plane, le micocoulier, le noisetier de Byzance et le poirier.
Comprendre les conditions d’existence de la canopée actuelle permet d’avoir un regard prospectif sur le rôle que les nouvelles plantations pourront avoir dans la canopée parisienne et d’en comprendre les conditions.
L’étude réalisée grâce à la base de données des arbres gérés par le service des espaces verts et l’analyse de la photographie aérienne permet d’étudier la canopée de l’ensemble des arbres appartenant à ces huit essences. Le travail a tout d’abord été mené sur l’ensemble des sujets, donnant une vision globale de la canopée de chacune des essences à Paris. Puis un travail plus fin a été mené sur l’ensemble des sujets considérés comme adultes, afin de retirer les jeunes plantations de cette analyse et de faire ressortir les valeurs de canopée que l’on peut attendre à maturité. Pour finir, nous avons porté un regard croisé sur les six essences d’arbres à grand développement dans des situations de plantation similaires, pour comprendre le comportement de chacune de ces essences.
Les résultats de cette analyse apportent des éléments de connaissance de la canopée et des différents facteurs pouvant influencer son développement, comme les distances des plantations aux façades des bâtiments, les inter-distances des arbres au sein des alignements et les situations urbaines.
Il ressort que pour les arbres à grand développement, pouvant atteindre des canopées de plus de 100 m² lorsque les conditions sont favorables, le facteur limitant est la distance aux bâtiments et l’inter-distance de plantation entre arbre. Il est possible de faire varier la canopée d’un arbre en alignement de 60 m² à 80 m² en augmentant légèrement l’inter-distance de plantation.
Les arbres à moyen développement comme le noisetier de Byzance et les arbres à petit développement comme le poirier, atteignent rapidement leur canopée maximale (entre 30 et 40 m² pour le premier et entre 15 et 20 m² pour le second) indépendamment des distances entre arbres et des distances aux façades.
Cette étude permet également d’identifier les canopées remarquables qu’offrent les arbres isolés comme c’est le cas du platane de la place de Stalingrad qui s’étend sur 316 m². Elle permet également de mettre en lumière l’importance des bosquets et des mails pour l’impact paysager et la qualité de l’ombrage qu’ils fournissent, bien que la surface foliaire de chaque sujet soit moins importante qu’en situation isolée. Ce travail permet de montrer la nécessité de croiser les différents objectifs recherchés à travers les plantations d’alignement et notamment l’augmentation du nombre d’arbres, l’augmentation de la canopée, le rafraîchissement et le renforcement des continuités écologiques.
