Au total, près de 71 500 places d’hébergement sont décomptées dans la Métropole du Grand Paris début 2023, tous dispositifs confondus, contre autour de 57 300 places début 2020. Si l'étude révèle une forte hausse, les besoins demeurent très importants comme le témoigne le nombre toujours élevé de personnes sans-abri rencontrées lors des opérations de décompte.
L’offre d’hébergement généraliste est en forte hausse ces dernières années, en particulier depuis la crise sanitaire de 2020.
Cette étude, complémentaire aux travaux d’analyse des résultats de la Nuit de la Solidarité, documente la diversité de l’offre d’hébergement et de réponse aux besoins fondamentaux des personnes sans domicile dans la Métropole du Grand Paris, au travers de cartographies à différentes échelles et d’une analyse des tendances.
L’offre de logement accompagné dans le Grand Paris intègre les places en résidences sociales, en foyers de jeunes travailleurs ou de travailleurs migrants, en pensions de famille et en intermédiation locative. Solution privilégiée dans le cadre du Logement d’Abord, le nombre de places en pensions de famille augmente ces dernières années, mais demeure encore limité avec 2 800 places début 2023 à l’échelle métropolitaine. L’intermédiation locative dans le parc privé se développe également avec près de 18 000 places ouvertes début 2023. L’accès au parc social reste très contraint sur le territoire.
Les résultats des différentes éditions de la Nuit de la Solidarité ainsi que les entretiens réalisés au cours de l’étude mettent en évidence d’autres besoins importants pour la vie quotidienne des personnes sans domicile et leurs démarches pour trouver un logement. Parmi les sujets de préoccupation, ressortent en particulier les enjeux autour de l’accompagnement social et de l’accès aux droits, de la domiciliation, de l’accès à un espace pour stocker ses affaires (permettant dès lors l’accomplissement de démarches et la liberté de mouvement en journée, la sécurité le soir), de l’aide alimentaire (sous pression dans un contexte d’inflation et de renouvellement des publics bénéficiaires), de l’accès à l’hygiène (douches, sanitaires…) et à l’offre de soins.
La deuxième partie de l’étude se centre sur ces services du quotidien à destination des personnes sans domicile. Les cartographies réalisées à partir des informations rassemblées par l’association Soliguide permettent de localiser les dispositifs existants et d’appréhender leur accessibilité. Elles montrent des inégalités dans la répartition de l’offre avec une forte concentration sur le territoire parisien, et des territoires plus carencés, notamment dans le nord-est et dans le sud de la Métropole. Des encarts réalisés à partir d’entretiens présentent une sélection de projets qui illustrent les engagements et le type de réponses portées par les acteurs publics, associatifs et citoyens en réponse aux besoins de ces publics.
