À partir d’une analyse inédite, l’Apur présente le bilan des consommations énergétiques réelles 2022 de plus de 76 000 logements sociaux parisiens et montre l’évolution des consommations avant et après travaux de 9 000 logements sociaux rénovés au titre du Plan Climat Parisien.
L’étude, réalisée en lien étroit avec la Direction du Logement et de l’Habitat de la Ville de Paris, Paris Habitat, la Régie Immobilière de la Ville de Paris et Elogie-Siemp, constitue un complément utile aux monographies et aux études de cas existantes. La taille du panel permet en effet une analyse statistique de la consommation énergétique réelle des logements par mode de chauffage ou par période de construction.
Réalisé à partir des données de consommations réelles des énergéticiens rendues disponibles par les récentes évolutions du cadre législatif, le bilan 2022 fait ressortir l’impact déterminant du mode de chauffage sur le niveau de consommation. Pour les logements équipés d’un chauffage électrique, la consommation médiane d’énergie réelle finale est de 65 kWh par m² et par an, et de 129 kWh pour les logements équipés d’un chauffage individuel au gaz. Pour les logements équipés d’un chauffage collectif, elle est de 174 kWh par m² et par an pour le gaz et de 140 kWh pour le chauffage urbain.
L’analyse de l’impact des travaux fait ressortir une économie d’énergie annuelle moyenne de l’ordre de 28%, avec des écarts de baisse variables de 18% à 31% selon les opérations. Par logement, cela correspond en moyenne à une consommation évitée de 2236 kWh par an, soit une économie de 200 à 450 € par an et par ménage selon l’énergie de chauffage considérée (coûts 2023). L’effet rebond - à savoir une augmentation des consommations énergétiques consécutive à la diminution observée à la suite de la réalisation des travaux de rénovation - décrit dans plusieurs études menées sur le même thème, notamment à l’étranger, n’a pas été observé dans les opérations parisiennes. Il peut néanmoins être à l’origine de baisses modérées des consommations d’énergie observées sur certaines opérations.
Ces premiers résultats à partager et à consolider interrogent les leviers et les priorités d’actions pour accompagner la rénovation du parc social. Parmi les pistes évoquées lors des échanges avec les partenaires de l’étude, on peut citer la mise en place d’un suivi régulier des consommations énergétiques réelles des logements du parc social ou encore une meilleure documentation du risque de précarité énergétique des locataires des logements chauffés en électrique et de la connaissance de l’usage des logements, en hiver comme en été.
Les auteurs de l'étude vous présentent les résultats et la méthode mise en place :