L’Apur élargit sa base de données des démolitions, permettant de quantifier les millions de tonnes issues des opérations d’aménagement d’ici 2030, en évaluant les déchets issus des volumes provenant du secteur diffus. L’enjeu de ces estimations quantitatives et qualitatives s’inscrivent dans une optique essentielle de valorisation ou de réemploi des éléments de construction. Entre 5 et 9,4 millions de tonnes de déchets du BTP s’ajouteraient d’ici 2030 aux 16,6 millions déjà évaluées.
Cette étude présente la méthode adoptée pour réaliser ces projections ainsi que les résultats obtenus. Les tendances et estimations des chiffres des démolitions dans le diffus sont agrégés à l’échelle de la Métropole, mais également déclinés sous la forme de fiche pour chacun des 12 Établissements Publics Territoriaux. Elles se fondent sur l’analyse des permis de construire, qui permet d’établir que les démolitions dans le diffus dans la Métropole du Grand Paris ont eu tendance à augmenter sur la période 2013-2022, avec un pic en 2018, suivi d’une chute en 2020 qui correspond à une baisse d’activité liée à la pandémie de Covid-19. L’activité reprend progressivement depuis.
En s’appuyant sur cette tendance, et les hypothèses de pondération formulées sur le rythme de construction, il est possible de réaliser des projections à horizon 2030. Les quatre hypothèses considérées permettent d’estimer dans quel type de tissu les démolitions en secteur diffus seraient les plus importantes entre 2023 et 2030. Les critères retenus pour définir ces hypothèses sont : la proximité à Paris, la proximité aux périmètres d’opérations d’aménagement, la proximité avec les travaux pour une station de transport en commun, l’importance de la part du tissu pavillonnaire.
En prenant en compte ces éléments, l’Apur propose 4 scénarios territorialisés permettant d’estimer les démolitions en secteur diffus entre 2023 et 2030 : un premier scénario tendanciel ; deux scénarios intermédiaires prenant appui sur les hypothèses ci-dessus, et un dernier scénario ambitieux supposant une généralisation de la réhabilitation et de la rénovation thermique au profit des démolitions-reconstructions. Il en ressort qu’indépendamment du scénario choisi, on peut estimer en fourchette basse 5 millions de tonnes de déchets du bâtiment qui seront issues des démolitions dans le diffus à horizon 2030 dans la Métropole du Grand Paris. Ces déchets s’ajoutent aux 16,6 millions de tonnes estimées en provenance des ZAC et NPNRU.
